La police les a dispersés avec violence. Près d'une centaine de militants, membres de Barakat, étudiants, citoyens contre le 4e mandat se sont retrouvés à 11h. Sur place, un dispositif policier renforcé les attendait. Les arrestations musclées de la police se sont enchaînées dès les premières démonstrations, d'abord au niveau de l'entrée de la faculté, puis sur la rue principale. D'emblée, les interpellations sont violentes. «Le pouvoir panique et passe à l'action. La police en est à la seconde étape», réplique Zak, militant du mouvement Barakat. La première manifestation organisée par le mouvement le 1er mars a été réprimée, mais celle-là est clairement plus forte. Les militants et les journalistes en font le constat. Zak a été arrêté quelque temps après son arrivée sur les lieux, alors qu'il était interviewé par une chaîne de télévision. «Ils m'ont arraché et transporté vers le fourgon de police. J'étais avec le directeur d'Algérie News, ses deux filles et deux journalistes, dont un qui a été maltraité. Le commissariat devait être plein, le fourgon a tourné pendant une heure avant de nous déposer et on étouffait dans le noir», poursuit-il. Tous ceux qui prenaient la parole étaient également arrêtés. La police dispersait toute la foule : manifestants, passants et journalistes. Plusieurs initiateurs du mouvement Barakat sont la cible de la police dès leur arrivée : Samir Benlarbi, Mustapha Benfodil, Amira Bouraoui et Me Badi Abdelghani, président du bureau de la LADDH d'Alger, Khenche Belkassem, coordinateur du Mouvement des chômeurs, ou encore Lahbib Lalili, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire El Djanoub. Environ cent manifestants sont interpellés et maintenus en garde à vue quelques heures avant d'être relâchés. «J'ai été arrêté loin du rassemblement par des policiers en civil. De toute façon, les arrestations se font surtout par reconnaissance faciale ; ils nous identifient comme des membres de Barakat, ou des anti 4e-mandat depuis que nous faisons des manifestations», explique Aziz. «Le but de la police était de libérer la place Audin et de nous dispatcher dans les commissariats. Ceci dit, j'ai bien peur que les commissariats d'Alger ne puissent plus tous nous accueillir», ironise le militant Samir Benlarbi. Les militants sont progressivement libérés. En début d'après-midi, ils sont tous relâchés.