Ils étaient un peu plus de 500, selon des sources estudiantines, à avoir répondu à l'appel qu'un groupe d'étudiants avait lancé sur les réseaux sociaux depuis trois jours. Sur un parcours long de plusieurs kilomètres, séparant leur campus et le siège de la wilaya, lieu où ils avaient prévu un rassemblement, les étudiants scandaient toutes sortes de slogans hostiles au système et au 4e mandat. «Non à un 4e mandat, non au statu quo, oui pour le changement», «Chômage, harraga, programme Bouteflika» «A bas la dictature, liberté d'expression», «Pouvoir assassin» ou encore «Cessez la mascarade !». Des étudiants que nous avons rencontrés lors de la manifestation ont tenu à nous faire part de leur ras-le-bol. «Il n'est pas question qu'on se laisse faire, ce n'est que le début, nous continuerons à nous opposer à cette mascarade et à toutes formes d'injustice que le pouvoir nous fait subir», fulmine une étudiante ayant pris part à l'action. Et à son camarade de continuer sur le même ton : «C'est notre contribution pour nous opposer à un 4e mandat en vue d'avorter cette énième humiliation qui n'est que le point culminant d'une politique mafieuse qui nous gangrène depuis des années.» C'est sur le même ton également que se sont exprimés les étudiants qui se sont succédé à cette prise de parole improvisée devant le siège de la wilaya. «Notre université ne cesse de se dégrader, à l'instar de tous les secteurs. C'est le résultat de la gestion irresponsable et catastrophique d'une caste qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez et qui veut mettre le pays à genoux», assène un étudiant, figure du mouvement étudiant de Béjaïa, avant d'ajouter : «Au-delà de notre opposition au 4e mandat, ce sont tous les mandats précédents de Bouteflika que nous remettons en cause, car en jugeant son bilan, il est négatif, sauf pour ceux qui ont eu leur part du gâteau.» Par ailleurs, certains étudiants, membres actifs de ce mouvement à Béjaïa, ont profité de la présence des passants qui se sont joints au rassemblement et de la presse pour lancer un appel à toutes les franges de la société afin qu'elles prennent part à ce combat. «Nous appelons tout le monde, étudiants, chômeurs, travailleurs à se joindre au mouvement et à se mobiliser autour de nos revendications que nous et nos prédécesseurs n'avons pas cessé de clamer», déclarent-ils. Notons enfin qu'une marche citoyenne contre le 4e mandat, dans la ville de Béjaïa, a dû être annulée dernièrement à cause des affrontements ayant éclaté entre les lycéens et la police.