Des enfants sont tout simplement jetés en dehors de leurs établissements scolaires en l'absence de leurs parents et aux heures officielles. Nombre de fois notre rédaction a eu à recueillir les réclamations des parents d'élèves dont les enfants sont scolarisés au niveau des divers établissements scolaires de Hassi Messaoud, notamment les écoles primaires qui sont victimes de cette procédure que les parents veulent bannir. Pour eux, «c'est de l'inconscience caractérisée dont font preuve certains responsables d'établissements scolaires qui ne mesurent pas la portée de cet acte, qui osent libérer de jeunes élèves de 3e, 2e et 1re années primaires dont les maîtres ou maîtresses sont absents». «C'est fou, rétorque Ahmed, il est aberrant de nous mettre cette pression à mon épouse et à moi qui travaillons tous les deux», ajoute t-il. Les parents déposent en effet leurs enfants à l'école et s'en vont tranquillement vaquer à leurs occupations professionnelles ou autres sans se douter que l'absence d'un enseignant peut mettre ces derniers en danger parce que la direction ose les chasser de l'école et les laisser livrés à eux-mêmes. Avec les dernières tentatives de kidnapping d'enfants sans protection, les parents ont tendance à envisager le pire. Pour eux, «un bambin peut être heurté par une voiture, se disputer ou se blesser pour une raison ou une autre». Aïcha, une mère de trois enfants, femme travailleuse, souffre du même problème, son fils est en 3e année. «C'est l'angoisse permanente», nous lance-t-elle. Et d'ajouter : «Dieu merci, je connais une institutrice vers laquelle mon fils de 7 ans se tourne en cas d'absence inattendue, celui de 14 ans reste quant à lui avec ses copains adolescents ; la crainte reste avec tous les vices qui sévissent dans le milieu juvénile, on ne peut prétendre être sorti d'affaire même quand le pire est évité». Aldjia, femme au foyer, redoute quant à elle le pire, bien qu'elle ait des enfants assez grands et qu'elle est plutôt tranquille quand les plus âgés déposent leurs frères à l'école. Cette maman pourtant très prévoyante réplique qu'en cas «d'absence d'instituteur, le problème est de taille pour ma petite fille de 8 ans qui doit traverser un tronçon peu fréquenté, donc potentiellement dangereux. Vous imaginez un peu la petite seule à la sortie de l'école Rédha Houhou Jadida». Les parents s'en réfèrent à la bonté divine pour se prémunir de tout accident ou incident déplorable à l'encontre des petits innocents. Ces parents d'élèves affirment avoir signalé cette anomalie à l'administration scolaire, mais sans résultat puisque des élèves continuent à être relâchés dans la nature à l'insu de leurs parents parce que l'administration ne veut pas ou ne peut pas les garder dans l'enceinte de l'école. Aucune orientation n'est donnée par la tutelle dans ce sens, un vide juridique qu'il y a lieu de combler dans le cadre des mesures de protection de l'enfance dans notre pays.