À l'occasion du final draw (tirage au sort de la Coupe du monde 2010), les Sud-Africains ont mis le paquet pour démontrer au monde, et surtout à leurs détracteurs qui avaient pesté lorsque la FIFA a choisi l'Afrique du Sud pour organiser la Coupe du monde 2010, qu'ils seront à la hauteur. Une première pour le continent africain. Attaquée sur plusieurs fronts, l'insécurité, le retard dans la construction et la rénovation des stades, etc, l'Afrique du Sud n'a pas lésiné sur les moyens pour accueillir ses hôtes et renvoyer, par-là même, l'image d'un pays qui va bien organiser la prochaine fête mondiale du football. Ce n'est pas pour rien que les organisateurs ont choisi Cape Town pour abriter l'événement. Cette très belle ville côtière est chargée d'histoire, mais néanmoins tournée vers l'avenir. Construite sur le modèle américain, elle offre au touriste de passage ses larges artères, ses buildings à n'en pas finir en hauteur, ses espaces verts bien entretenus, sans oublier ses quartiers chics où habitent plus de Blancs que d'hommes de couleur. Le visiteur tombe rapidement sous le charme de la ville où il fait bon vivre (…) dans la journée. Au crépuscule, elle devient presque déserte. Elle est fuie par les milliers de personnes (hommes et femmes) qui, dès la tombée de la nuit, pressent le pas pour rejoindre leur « home », ces ghettos qui ceinturent l'autoroute qui mène de l'aéroport au centre-ville. Dans le quartier chic de Green Market, il y a beaucoup de salles de cinéma, de dancings, de restaurants et de boutiques aux enseignes prestigieuses, pas à la portée de n'importe quelle bourse d'ici. Cette ville est réputée pour sa vocation sportive. L'athlétisme, honoré par sa championne du monde lors de la compétition organisée en Allemagne l'été dernier, arrive difficile à survivre face à la concurrence du football et du rugby. Le stade de la ville, Green Point, d'une capacité de 75 000 places, est un bijou architectural. Il abritera des matches du premier tour et une demi-finale le 6 juillet 2010. Colline Signal Hill surplombe la ville. Les citoyens de Cape Town (ex-Le Cap) la surnomment « La montagne de la table » à cause de ses formes. Elle est la barrière entre deux eaux. Elle est un peu le phare qui guide les navigateurs qui affrontent les dangers du Cap Horn. En contrebas de cette fabuleuse richesse de la nature, se trouve le port de la ville où les citoyens viennent prendre l'air et consommer du poisson frais, débarqué des bateaux de pêche qui n'arrêtent jamais leur ballet entre le large et le port. Au large, à quelques encablures de la côte, se dresse la sinistre prison de Robben Island où Nelson Mandela et ses compagnons ont été détenus durant plusieurs années. Les survivants de cette prison de l'Apartheid ont voulu faire connaître, aux hôtes de leur ville, une partie de leur histoire. Le président de la FIFA, les membres et les journalistes venus du monde entier ont fait le pèlerinage sur ce lieu chargé d'histoire. Ils ont été agréablement surpris d'apprendre que ces hommes, que l'Apartheid a mis en prison, ont jeté les bases de ce qu'allaient être le football et la fédération de ce pays. Tout est consigné dans le livre-document que la SAFA (Fédération sud-africaine) a remis aux invités. Hier, le centre international de convention, où s'est déroulé le tirage au sort, a vécu à l'heure du tirage. Dès les premières heures de la matinée, le quartier était fermé aux badauds venus nombreux voir de près les stars et autres célébrités annoncés à grand renfort de publicité par les médias locaux. Peine perdue. Les services de sécurité n'ont laissé passer que les seuls détenteurs du sésame (accréditation). Loin des regards des milliers de supporters sud-africains, l'Anglais David Beckham livrait ses impressions sur l'avant tirage au sort à ses compatriotes de la BBC, entouré de body-gards et qui se « sauve » dans un 4X4 aux vitres fumées. La fausse alerte à la bombe, intervenue à la mi-journée, n'a pas provoqué de panique. Tout a continué à fonctionner normalement dans et aux alentours du centre international de convention. Au même moment, le muezzin appelait les fidèles pour la prière du vendredi. A Cape Town vivent environ 250 000 musulmans dont quelques uns sont rentrés du pèlerinage à La Mecque en même temps qu'arrivaient les milliers de dirigeants, entraîneurs, joueurs et journalistes venus couvrir le « draw ». A cette époque de l'année, il fait bon vivre au Cap. Beaucoup souhaitent revenir dans cette ville en juin prochain, à l'instar de Rabah Saâdane tombé sous le charme de cette belle ville.