Une altercation verbale entre ce dernier et le bâtonnier Me Sellini s'est terminée par un mandat de dépôt. L'information s'est répandue comme une traînée de poudre dans le milieu des robes noires. Tout a commencé dans la matinée de mercredi au tribunal d'Alger. Une dispute entre Me Amara et le bâtonnier Sellini éclate, poussant de nombreux avocats à intervenir pour calmer les esprits. Des propos d'une rare violence s'échangent des deux côtés, suscitant le recours aux policiers présents sur les lieux. Me Amara est dirigé au commissariat d'Asselah Hocine (ex-Cavignac), puis relâché un peu plus tard. Alors que tout le monde pensait que l'incident était clos, Me Amara reçoit chez lui, vers 22 h, des policiers qui lui demandent de le suivre au commissariat, où il sera placé en garde à vue durant toute la nuit. Le lendemain matin, Me Amara est présenté au tribunal de Sidi M'hamed et c'est dans les geôles qu'il passera la journée, en compagnie des détenus de droit commun. C'est en début de soirée que le juge d'instruction le place sous mandat de dépôt. Selon son avocat, Me Mokrane Aït Larbi, le magistrat a retenu le délit d'injure. «Je n'ai jamais vu quelqu'un placé sous mandat de dépôt pour injure», lance-t-il en colère. Il dénonce le fait que son confrère «soit arrêté chez lui, à 22h, et surtout le fait qu'il soit mis en garde à vue et dans les geôles du tribunal d'Alger avec les délinquants de droit commun». «Me Amara ne doit pas être au-dessus de la loi, mais d'un autre côté, il ne peut être en dessous de la loi. C'est un avocat connu, il aurait pu être joint par téléphone pour lui demander de rejoindre le tribunal de Sidi M'hamed pour une citation directe», déclare Me Aït Larbi, qui préfère s'en tenir à la procédure de mise en détention de son client. Pour l'instant, il ne l'a pas encore rencontré. Il doit obtenir une autorisation du bâtonnier, à savoir Me Sellini, qui est le plaignant dans cette affaire. Me Aït Larbi ne compte pas se taire et promet de revenir sur ce qu'il juge être une dérive, une fois tous les éléments du dossier entre les mains. Il est important de souligner qu'entre le bâtonnier et l'avocat, le contentieux dure depuis des années, et à chaque rencontre entre les deux confrères éclatent des disputes et des altercations verbales violentes, souvent devant une assistance nombreuse, comme cela a été le cas, mardi dernier, ou encore lors d'assemblées générales des avocats de 2013.