Esté en justice pour diffamation par l'ancien préfet de police incriminé, Maurice Papon, il a remporté le procès, ce qui a permis véritablement le début du processus de reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 à Paris. Depuis, et à travers ses nombreux témoignages et écrits, Jean-Luc Einaudi n'a cessé de faire connaître les résultats de son inlassable travail de recherches, qui a fini par marquer, de façon définitive, les mémoires sur ces crimes. Je l'ai personnellement connu en 1991, juste après la parution de son fameux ouvrage La bataille de Paris-17/10/1961 dont j'ai eu l'honneur d'assister à la présentation de ce livre qu'il a bien voulu me dédicacer. J'ai découvert un homme ouvert et simple qui ne se prenait pas la tête. J'ai apprécié chez lui un chercheur sérieux, d'une rectitude intellectuelle sans faille. C'est ainsi qu'est née entre nous une amitié sincère entretenue par des rencontres plus ou moins régulières, toujours empreintes d'un plaisir partagé. Il aimait chaque fois m'accorder le privilège de me dévoiler son dernier travail. En 2011 et à ma demande, il n'a pas hésité un seul instant à accepter de préfacer superbement mon ouvrage édité à l'occasion du cinquantenaire du 17/10/1961 à Paris ; ouvrage qui a connu deux autres éditions, toutes deux actualisées et enrichies. Cette préface de mon ouvrage par J. L. Einaudi constitue franchement pour moi un immense honneur de la part d'un historien de sa trempe. Aujourd'hui, en plus d'un ami, nous perdons un historien et chercheur exceptionnel, qui a forgé son caractère par une ténacité exemplaire. Voilà pourquoi j'ai tenu à lui rendre cet humble et modeste hommage. Tous les compagnons et acteurs du 17 octobre 1961 à Paris et d'une façon générale tous ceux qui suivent de près l'Histoire de notre combat s'associent à moi pour présenter notre profonde compassion et sincère sympathie à la famille et proches du défunt.