Comment peut-on définir le rôle des partis politiques ? Ont-ils uniquement pour objectif la conquête et l'exercice du pouvoir ? D'aucuns estiment qu'une formation politique a pour rôle essentiel de participer à l'animation de la vie politique, de se positionner par rapport à un événement, quelles que soient sa nature et sa dimension, de dénoncer ou de condamner les faits et gestes maladroits ciblant l'Algérie. P eut-on dire que cette mission est accomplie par les formations politiques toutes tendances confondues dans notre pays ? La réponse est, malheureusement, non. Le silence des partis politiques face à la campagne de dénigrement lancée par les autorités, les médias et les personnalités égyptiennes en est une preuve édifiante et palpable. Aucun parti politique, qu'il soit proche du pouvoir ou dans l'opposition, ne s'est exprimé sur cette question. Outre le silence assourdissant du pouvoir, aucun parti politique n'a pris la peine de rédiger un communiqué pour répondre aux détracteurs de l'Algérie, aux insultes et aux menaces égyptiennes, proférées avant et après le match d'appui du 18 novembre dernier à Khartoum pour la qualification au Mondial 2010. Aucun leader de parti politique siégeant au gouvernement ou bien à l'Assemblée populaire nationale n'a pensé organiser des rencontres, ou bien, pourquoi pas, des rassemblements pour condamner les propos malveillants des fils Moubarak, ou mieux encore, défendre tout simplement l'honneur de nos chouhada dont la mémoire a été profanée par des Egyptiens. L'opinion publique est choquée par les déclarations des deux fils de Moubarak qui ont même traité l'Etat et le peuple algériens de terroristes et les partis politiques n'ont pas jugé utile de répondre, de dénoncer, alors qu'il s'agit là, d'une question d'honneur... Faut-il à chaque fois secouer le cocotier ? Censés être des animateurs du débat politique, les partis politiques ont brillé par leur silence, alors qu'ils auraient pu en ce moment, redresser leur cote et gagner la sympathie de la population. Une population assoiffée de voir une classe politique frapper sur la table et crier haut et fort sa colère face à la campagne anti-algérienne menée par les Egyptiens. Il est triste de constater qu'aucune voix de la classe politique ne s'est élevée pour dénoncer cet état de fait. Pis encore, face aux multiples contradictions dont ont fait preuve nos dirigeants, on n'a enregistré aucune réaction de la part des partis politiques. Hormis la réaction du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a expliqué la position du gouvernement et le pourquoi du silence des autorités, Les partis politiques semblent beaucoup plus préoccupés par leurs problèmes internes que par le sort de l'Algérie. Une fois de plus, ils passent à côté de l'actualité nationale. Le fossé se creusera encore et encore entre les partis et les Algériens qui ne sont nullement dupes.