Sans eau ni électricité, le bidonville du domaine Naamane, situé à proximité de la faculté de droit de l'université Djillali Liabès, est une restitution fidèle de la misère qui frappe plusieurs familles déshéritées. Les habitants de ce bidonville (plus de 60 familles), angoissés par le sort de leurs enfants qui évoluent dans un environnement très précaire, demandent, dans une pétition qui nous a été remise, leur « relogement dans des habitations décentes ». La décharge sauvage, qui est en train de prendre forme à proximité de leurs taudis, générant des odeurs nauséabondes et constituant surtout un réel problème pour la santé publique, ne fait que conforter leurs craintes. « Nos enfants manquent de tout. C'est à la lumière des bougies qu'ils font leurs devoirs le soir, en hiver comme en été. C'est le calvaire ! En hiver, les eaux pluviales s'infiltrent à l'intérieur de nos taudis et, en été, c'est la chaleur caniculaire sous les toitures en zinc qui nous asphyxie. Nos enfants sont malades tout au long de l'année et les certificats médicaux sont en notre possession pour prouver nos dires et notre bonne foi », disent-ils. D'après les habitants du bidonville, cela fait 4 ans qu'un recensement a été effectué par les pouvoirs publics, mais, depuis, aucune action n'a été entreprise pour aider ces laisser-pour-compte à améliorer leur vécu.