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En finir avec le «virus» du béton
Publié dans El Watan le 27 - 04 - 2014

La salle Cosmos de Riadh El Feth abritera jusqu'au 29 avril le Festival culturel international de promotion des architectures de terre, Archi'Terre. Un festival institutionnalisé par arrêté du 11 chaâbane 1432, correspondant au 13 juillet 2011. Il y a aussi la loi 98-11 du 22 août 1998 et le décret exécutif n° 99-256 du 16 novembre 1999 qui sont en principe conçues pour soutenir les acteurs (publics et privés) qui privilégient l'innovation, la préservation écologique et économique dans tous leurs secteurs.
Il est temps de donner un nouveau souffle à «un bon sens millénaire», dit-on, mais ces intentions doivent-elles rester au stade de vœu pieux, voire un feu de paille, lorsqu'il s'agit d'initier les futurs projets infrastructurels en matériaux locaux ? Ces dispositifs n'ont pas (encore) produit d'effet sur le virus du «tout béton» qui ronge l'environnement. Selon Djaffar Lesbet (architecte-DPLG-sociologue), «les qualités du logement à haute performance thermique sont mondialement reconnues, elles réduisent la facture énergétique de moitié. La nécessité d'économiser l'énergie dans le secteur bâtiment, entre autres, ne doit pas être un souci exclusif du seul Centre national d'études et de recherches intégrées du bâtiment (Cnerib), elle doit être aussi une des préoccupations des pouvoirs publics.» Et de marteler : «Construire sa maison en terre, c'est possible, les presses (manuelles et hydrauliques) pour la construction en terre crue avec blocs de terre comprimée ont été expérimentées par le Cnerib. Cette technique a fait ses preuves avec des projets pilote, dans le cadre d'une coopération internationale (Union européenne).
Les chercheurs algériens ont démontré qu'on peut économiser jusqu'à 54% de la facture énergétique en procédant au recyclage de la terre tirée des fondations, appelée BTS (béton de terre stabilisée)». Ce projet de logements pilote, qui a été primé par la communauté scientifique internationale, a obtenu le prestigieux «Prix de l'énergie 2009» — visible au siège du Cnerib à Souidania. Mais depuis, aucun promoteur public, encore moins privé n'a sollicité les matériaux du Cnerib pour réaliser ses programmes.
Les frères Minyawi, qui ne sont pas étrangers à l'Algérie et dont les apports en matière de réhabilitation des matériaux locaux (Sidi Khaled, Ouled Djellal, El Oued, et autres réalisations) font la fierté de notre environnement, ne figurent pas dans la liste des nombreux experts nationaux et architectes internationaux. Notre interlocuteur tient par ailleurs à souligner qu'«on a démontré depuis plus de deux décennies que la stabilisation de ce matériau par un liant diminue sa vulnérabilité aux intempéries».
Ce qui reste pour le moins bizarre, «ce sont les étrangers (Européens) qui sont ici pour montrer aux Algériens comment construire avec de la terre. Pourtant, c'est facile, il suffit d'inviter cinq maçons du Sahara», résume un spécialiste en restauration, relayé, non sans pointe d'humour, par un professeur à l'EPAU : «Si ça continue ainsi, on finira par appeler les Suédois pour nous montrer comment rouler le couscous.» Dès lors, qu'est-ce qui empêche les décideurs de mettre des machines BTS au palais du Dey (par exemple) et ailleurs (les chantiers en autoconstruction ne manquent pas) à la disposition des entreprises ou de jeunes entrepreneurs, avec l'assistance des techniciens du Cnerib, pour construire et/ou réhabiliter et ainsi éviter l'utilisation du béton et des parpaings comme cela a été fait au Bastion 23, au nom de l'urgence.
Le palais du Dey est en «restau-ration» depuis plus de 30 ans, cela ne laisse-t-il pas suffisamment de temps aux BTS de sécher ? Au Portugal, en Allemagne, en Espagne, pour ne citer que ces pays, il est recouru aux techniques de l'adobe — d'origine arabe —, au torchis, au pisé ou encore la BTC (brique de terre compressée) ou BTCS (brique de terre compressée stabilisée), alors que chez nous les unités de production restent esclaves des matériaux dits classiques.
Dès lors, une série d'interrogations titillent les méninges de certains chercheurs : qui est chargé de la diffusion des innovations de nos centres de recherches, du BTS en l'occurrence ? A qui incombe la mission de la promotion, la production et la commercialisation des matériaux dits locaux ? Pourquoi les pouvoirs publics ne les utilisent pas sur leurs chantiers ? Des réponses qui, espérons-le, résulteront de ce rendez-vous de sensibilisation des différentes branches du bâtiment, les invitant et les incitant à opter pour le bâti de terre «Made in Algeria».
De plus, cette approche, qui est plus écolo et économique, permet la création de milliers d'emplois. C'est un pari gagnant-gagnant. Comme disent les autres, pour rester dans l'international, «wait and see».
Reste à attendre que l'évolution de la situation sur le terrain affirme et confirme cette nouvelle volonté. Autrement dit, c'est au pied du mur qu'on reconnaît le maçon. Le bilan sera au rendez-vous au Festival 2015.


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