Amnesty International et Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme ont dénoncé ce vendredi « la détention et poursuites arbitraires » du l'étudiant algérien, Mohand Kadi et du tunisien, Moez Benncir, accusés d' « attroupement non armé ». Les deux jeunes comparaîtront le dimanche 11 mai devant le tribunal correctionnel de première instance de Sidi M'hamed à Alger. Les deux ONG ont appelé dans une déclaration commune à leur « libération immédiate et sans conditions, étant donné le caractère arbitraire de leur détention et des chefs d'inculpation qui pèsent sur eux ». Mohand Kadi, âgé de 23 ans et Moez Benncir, âgé de 25 ont été arrêtés le 16 avril dernier en marge d'une manifestation du mouvement Barakat à la veille des élections présidentielles. Les deux jeunes ont été placés en détention provisoire et inculpés d'attroupement non armé qui peut troubler la tranquillité publique », selon l'article 97 du code Pénal algérien. Les deux jeunes hommes se trouvent actuellement en détention provisoire à la prison de Serkadji à Alger. Leur remise en liberté provisoire, suite à la demande introduite par les avocats de la défense, a été rejetée dimanche 4 mai par la Chambre d'accusation. Mohand Kadi et Moez Benncir, ajoute-t-on, « nient avoir participé à la manifestation. Les deux jeunes auraient simplement été présents près de la Faculté centrale d'Alger, située à proximité de la résidence de Mohand Kadi (assistant dans société d'édition tunisienne), lorsque la manifestation avait lieu » « Que deux jeunes puissent être en prison pour avoir soit-disant participé à une manifestation alors même qu'ils nient cette accusation et que le droit de manifester est garanti par le droit international est une nouvelle manifestation des pratiques abusives des autorités algériennes », ont dénoncé les deux ONG. Amnesty International et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme « demandent Instamment aux autorités algériennes de libérer immédiatement Mohand Kadi et Moez Benncir et de mettre fin à toute poursuite judiciaire à leur encontre », lit-on dans la déclaration commune qui précise que « les autorités algériennes doivent respecter les dispositions internationales en matière de détention arbitraire ». Les deux organisations ont exhorté les autorités à « abroger le décret du 18 juin 2001 qui interdit les marches pacifiques ou toute forme de manifestation publique à Alger et à instaurer un régime de simple notification pour les manifestations publiques ».