Un bus scolaire de l'APC s'est renversé, mercredi en fin de journée, entre Zitouna et la localité frontalière de Méradia. Huit enfants sur les 65 qu'il est censé transporter sont blessés. Fort heureusement, Il y aura plus de peur que de mal et les victimes soignées à l'hôpital d'El Tarf retourneront chez elles dans la soirée. Réaction immédiate de la population : elle coupe la circulation dès le lendemain. « Les autorités locales nous ont donné le choix de donner la priorité à un projet d'adduction d'eau potable ou à un collège et nous avons choisi le collège parce que nous savions que nos enfants risquent tous les jours la mort avec ces bus », s'indignent les habitants des hameaux de Méradia. El Tarf : cinq émeutes en trois jours Le collège promis tarde à voir le jour et sa livraison ne réglera pas le problème pour autant. 860 élèves doivent aller tous les jours au collège de Zitouna et au lycée d'El Tarf. Deux bus poussifs et trois camions déglingués assurent le déplacement. « Nos enfants partent à l'aube et ne reviennent qu'après le crépuscule, nous ne les voyons plus à la lumière du jour », se plaignent des mères qui racontent leurs peurs quotidiennes. La veille, un peu plus bas dans la vallée, à une encablure du chef-lieu de la wilaya, d'autres élèves de la petite localité de Metroha barrent la route vers Bouhadjar. Ils protestent contre les insuffisances pour ne pas dire l'absence du transport scolaire. Pas de transport municipal et moins de fourgonnettes. Trois jours plus tôt, lundi, les routes sont coupées simultanément à trois endroits différents. A Aïn Touila, près de Besbès, où les habitants réclament la prise en charge de leur agglomération excentrée abandonnée aux eaux usées qui jaillissent des conduites éventrées, aux chaussées criblées de nids de poules et à l'absence d'éclairage public. La route était également coupée entre Righia et Bouteldja, où cette fois-ci, ce sont les transporteurs qui s'insurgent à cause de l'état de la route complètement défoncée qui ne leur permet plus de circuler et de travailler. Au lieu dit Benhoumana, l'artère vitale d'El Tarf, la RN 44 est barrée où, comme pour Metroha, des élèves réclament le respect de l'arrêt de bus de leur localité que les transporteurs grillent sans vergogne. Renseignements pris sur cette subite déflation en transport, on chuchote dans ce milieu et l'administration concernée qu'il y aurait un débauchage des transporteurs au profit de Cojaal, l'entreprise japonaise qui construit l'autoroute. Elle a fait appel aux minibus et aux fourgonnettes pour assurer le transport de son personnel. Ce qui n'est pas permis sans une autorisation expresse des services de la wilaya qui doivent veiller à ce que chaque transporteur respecte l'itinéraire qui lui a été attribué.