Entamé depuis 5 mois, le chantier a totalement bouleversé la vie des Mostaganémois qui sont contraints d'emprunter cet axe routier. Tout se passe comme si l'entreprise n'avait aucune notion de ce que peuvent être les servitudes, le civisme et le service public. Car comment justifier le saucissonnage du tronçon en plusieurs endroits, si ce n'est par l'incapacité de ceux qui sont aux affaires à gérer au mieux la vie des citoyens, en les soulageant de toutes les contraintes inutiles et en veillant à respecter un minimum de bien-être. Pour un chantier qui, sous d'autres cieux, n'aurait pas retenu l'attention des usagers plus de dix jours, celui qui continue de prendre ces mêmes usagers pour moins que rien entame, avec une déconcertante nonchalance, son cinquième mois. L'enfer quotidien dans lequel se morfondent les habitants sédentaires ainsi que les occasionnels ou ceux qui ne font que transiter, avec des crevasses à faire chavirer le plus sophistiqué des 4×4, des nids de poule à faire éclater les amortisseurs les plus perfectionnés et les pneus les plus robustes, ne semble importuner personne au niveau de la chaîne de responsabilité. Un témoin n'a pas hésité à prendre en photo cette ambulance bloquée au niveau du goulot d'Aïn Sefra, alors que ses alarmes sonores et lumineuses envoyaient des signaux d'une grande détresse. Un engin n'avait pas trouvé le temps de dégager le passage, et le civisme approximatif des automobilistes faisant le reste, il aura fallu plus d'une dizaine de minutes pour que l'ambulancier parvienne enfin à faire entendre raison à quelques malabars dont la présence sur les routes constitue parfois un danger mortel. Pourtant, dans toutes les villes du monde, les travaux qui obstruent la voirie ne sont jamais autorisés que durant une courte période et souvent durant les heures tardives de la nuit. Sitôt les opérations effectuées, le goudronnage est aussitôt refait et la circulation est rétablie, sans que le citoyen ressente la moindre gêne. A Mostaganem, le chantier du pipeline à eaux usées n'est pas près de s'arrêter et tout laisse à penser que le calvaire sera démultiplié durant la saison estivale qui débute dans quelques jours. Alors, la route du port se transformera en un véritable traquenard, avec en sus d'énormes nuages de poussières qui pourront indisposer à leur guise les usagers.