Le plan spécial promis par le chef de l'Etat pour la wilaya se fait désirer. Hamid Ferhat dit prendre acte de la mauvaise volonté des autorités centrales. La relance du développement dans la wilaya de Béjaïa est suspendue à un plan spécial qui n'arrive pas, qui se fait désirer depuis son annonce par le premier magistrat du pays, il y a plus de huis mois. Coincée au stade d'un engagement sans suite, cette annonce tient, jusqu'à preuve du contraire, d'une simple promesse de Gascon, une promesse en l'air. Cette situation impatiente plus d'un et Hamid Ferhat, l'opposant président de l'APW de Béjaïa, encore lui, profite de la tribune que lui offre son statut du deuxième homme de la wilaya, pour bousculer les pouvoirs publics. Et il faut dire qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère. L'occasion de la clôture de l'exercice 2009 est toute saisie. En matière de développement, on en est encore à la case départ et pour illustrer cet état de fait, Hamid Ferhat ne trouve pas mieux que de dépoussiérer sa déclaration qu'il a faite lors de la toute première séance inaugurant les travaux de la nouvelle assemblée populaire de wilaya en mars 2008. « Stigmatisée et marginalisée, isolée, politiquement et socialement, martyrisée et meurtrie dans sa chaire, Béjaïa est aujourd'hui écartée du schéma directeur national du développement économique » rappelle-t-il dans une déclaration publique qu'il vient d'adresser à notre rédaction. « Hélas ! Trois fois hélas ! Nous en sommes aujourd'hui encore là » se désole-t-il considérant que « malgré les multiples rapports établis par les élus pour tirer la sonnette d'alarme et le dernier diagnostic-propositions, que les autorités centrales devaient prendre en plan spécial, les collectivités font face toujours à une véritable marginalisation aux relents aventureux ». Le soupçon est émis à l'adresse du pouvoir de ne pas avoir la volonté politique de mettre fin à l'archaïsme bureaucratique que subissent les collectivités en plus d'un « anachronisme sans précédent, tant sur les plans juridique, territorial, social, culturel que financier et d'arrimage au schéma de développement national » écrit le P/APW. Longtemps revendiquée par les élus et autres politiques, la décentralisation des pouvoirs revient comme un leitmotiv. M. Ferhat trouve là l'occasion de rappeler, à ce propos, « la longue marche des élus locaux et des citoyens pour une salvatrice décentralisation démocratique ». Dans ce climat qui est assimilé à celui d'une non-gouvernance, il considère que « seuls l'équipe nationale et son staff ont pu réinventer l'espoir et stimuler l'amour du pays chez nos compatriotes ». Un exécutoire que cette qualification sportive, est-il insinué. « Comment expliquer alors le sous-développement particulier imposé à notre wilaya depuis des décennies, que même le premier responsable du pays a reconnu et promis d'en faire son premier chantier, à travers ledit plan spécial dont le financement existait déjà, mais la dure réalité des actes le rattrape en quelques mois ? » s'interroge Hamid Ferhat. « Cette situation nous préoccupe au plus haut point » écrit-il en se mettant en porte-voix de l'APW et en interpellant le pouvoir central pour « prendre la mesure de cet injustifiable mépris envers notre wilaya ». « Nous prenons acte de cette mauvaise volonté » conclut l'élu en chef de l'APW qui n'en est pas à son premier coup de gueule. Et certainement pas le dernier.