Dans le cadre d'une série d'émissions consacrées aux hommes illustres ayant fait l'histoire de l'Algérie, entre savants et penseurs, à l'exemple de l'Emir Abdelkader, El Mokrani, Benbadis… diffusées durant le mois de Ramadhan dernier, sous le titre Trésors de l'Algérie, l'ENTV continue sur sa lancée, en allant, cette fois sur les traces du penseur algérien, Malek Bennabi. L'équipe de télévision est donc à pied d'œuvre depuis le 6 du mois en cours, dans cette initiative, particulièrement louable, dans la mesure où ce grand homme a été longtemps méconnu, voire occulté, dans son propre pays. Rendre un peu justice à ce penseur émérite, requiert en vérité tout un périple, car il faut remonter de Constantine, où il est né le 1er janvier 1905, à la rue des Frères Arafa (ex rue Vieux), à Tébessa où il fera ses études primaires. Une vraie quête pour en savoir un peu plus sur cet homme de science et militant de la première heure, qui avait démystifié la colonisation et établi des préceptes tirés de l'Islam, sacralisant l'effort, en s'inscrivant, par ailleurs, résolument dans la modernité. Il fera ses études à l'école supérieure d'électricité et de mécanique de Paris, et en sortira ingénieur en 1936. En 1948, il écrit Les conditions de la renaissance, ouvrage jugé subversif par les instances coloniales, dans lequel il émet sa fameuse théorie de la colonisabilité, selon laquelle « on ne peut être colonisé que si on est colonisable », lui ayant valu une incompréhension totale, sans compter d'autres œuvres majeures dont, entre autres, Vocation de l'Islam et S.O.S Algérie, écrit en hommage à Cheikh Larbi Tebessi. Ces informations nous ont été communiquées par sa famille, notamment sa petite-nièce Dr Chahinez Moussaoui.