Le week-end a été macabre à Batna où la grippe A, et en dépit du silence officiel, a fini par frapper. Deux femmes enceintes, présumées atteintes du virus H1N1, sont décédées vendredi et hier samedi des suites d'une détresse respiratoire alors qu'elles étaient hospitalisées au service de réanimation du CHU Benflis. Les deux victimes, trentenaires, étaient prises en charge auparavant au service des maladies infectieuses avant d'être transférées au CHU, la première lundi et la deuxième mercredi, suite à des complications nécessitant des soins intensifs. Dès l'annonce du premier décès, on a tenté de prêter la cause à une grippe ordinaire, se basant sur des assurances non verbalisées émanant de l'Institut Pasteur. Malgré cela, la suspicion demeure entière à Batna où la psychose gagne lentement aussi bien les foyers que le milieu médical, d'autant que le vaccin, annoncé pourtant plusieurs fois, n'est pas encore arrivé. Une colère sourde est affichée aussi par nombre de médecins, qui déplorent le grand retard pris par l'Institut Pasteur qui, jusqu'à aujourd'hui, n'a pas encore fourni les résultats des analyses des prélèvements faits aux deux femmes, bien qu'ils aient été transmis il y a plus d'une semaine.A noter que l'épidémie suit actuellement un rythme maîtrisable, selon les canaux officiels à Batna, après le pic enregistré la semaine dernière. Les 10 malades déclarés positifs sont tous guéris et ont pu rentrer chez eux après avoir reçu les soins nécessaires. Aucun autre cas positif n'a été signalé depuis une semaine, y compris parmi les pèlerins de retour des Lieux saints.