Le nombre estimé de cas probables de personnes infectées durant le mois de décembre 2009 en Algérie est supérieur à 100.000. Entre mourir de la grippe porcine ou du vaccin, c'est le dilemme du citoyen algérien. Mais pas la mort. Le virus H1N1 sévit en tueur en Algérie. Sept personnes ont péri des suites de cette maladie en une semaine. Selon un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le total cumulé de cas mortels s'élèverait à 54, alors que le nombre de cas confirmés est de 808. Pour ce qui est des sept victimes, trois d'entre elles ont été recensées à Biskra. Il s'agit d'une femme de 21 ans résidant à Tolga enceinte de six mois, et qui a été hospitalisée pour syndrome de détresse respiratoire aiguë; une femme de 26 ans, hospitalisée pour syndrome de détresse respiratoire aiguë, décédée après avoir accouché d'un nouveau-né vivant et bien portant, ajoute le communiqué. La troisième est un homme de 80 ans résidant à Tolga, ayant été admis aux urgences de l'EPH Dr Saâdane en état d'arrêt cardio-respiratoire et décédé malgré la réanimation effectuée. Il souffrait d'autres maladies chroniques, à savoir le diabète, l'hypertension artérielle et une cardiopathie. Deux autres décès sont survenus à Alger, un homme de 44 ans, hospitalisé pour syndrome de détresse respiratoire aiguë précédée d'un syndrome grippal, et une femme de 24 ans hospitalisée également pour syndrome de détresse respiratoire aiguë. Le communiqué ajoute qu'elle était traitée pour épilepsie. Le sixième est une femme de 24 ans résidant à Oran. Elle a été hospitalisée pour syndrome de détresse respiratoire aiguë, et est décédée le jour même de son admission. Enfin, le dernier cas mortel est un homme de 66 ans résidant à Tiaret, hospitalisé pour syndrome de détresse respiratoire aiguë. Il était traité pour hypertension artérielle conjuguée à une bronchite chronique. Décidément, le virus pandémique a de beaux jours devant lui. Il happe de plus en plus de vies humaines, surtout les femmes enceintes. A ce stade, nombreuses sont celles, à l'instar de beaucoup d'agents de la santé: médecins, infirmiers et techniciens à bouder l'Arpanrix, le vaccin importé par l'Algérie contre la grippe porcine. Le mutisme du département de Saïd Barkat ainsi que celui des spécialistes de la santé quant aux composantes de ce vaccin et ses retombées sur la santé à moyen et long terme, ajouté à un manque flagrant d'une stratégie de communication de poids, est pour beaucoup dans la panique qui s'empare du citoyen dès que le sujet du vaccin est abordé. Pourtant, le ministère de la Santé ne cesse d'affirmer que la vaccination contre la grippe A/H1N1 assure une immunité contre le virus H1N1 et protège des complications pouvant être fatales, notamment chez les femmes enceintes, les malades chroniques et les adultes jeunes. Le virus, lui, va bon train, passant outre les crainte des uns et le silence des autres. D'autant plus que le fameux 3030, numéro gratuit censé être mis en place à la disposition du citoyen, ne répond pas. Enfin, le ministère avance que l'exploitation en cours des données relatives au mois de décembre, permet de dire que le nombre estimé de cas probables de personnes atteintes de la grippe porcine durant le mois de décembre 2009 en Algérie est supérieur à 100.000. Cela implique que le virus est très mobile surtout en cette saison automno-hivernale qui favorise la propagation des virus grippaux.