Le retour de quelques travailleurs de la société Kougc ne semble pas du tout plaire aux travailleurs nationaux. L'indigne campagne médiatique égyptienne de l'avant et après match Algérie-Egypte au Soudan est toujours présente à l'esprit de plus de 300 travailleurs algériens activant sur le chantier de construction des stations de traitement et de pompage de Kissir, dans la commune d'El Aouana (10 km à l'ouest de Jijel) par où transiteront les eaux du barrage de Kissir destinés à alimenter, dans un premier temps, les communes de Jijel et El Aouana avant de concerner celles d'El Kennar et Sidi Abdelaziz. Mercredi dernier, les travailleurs algériens sont montés au créneau pour exiger le départ des quelques Egyptiens revenus après la fête de l'Aïd El Adha. Selon des sources proches de la société, quatre d'entre les huit travailleurs égyptiens qui sont revenus à Jijel se sont présentés mercredi matin sur le chantier. Cette présence a été jugée inopportune par les travailleurs algériens, ce qui les a poussés à réagir. Les nationaux, qui n'ont pas voulu commencer le travail avant d'être entendus par les responsables de la société, ont tout de même fini par reprendre leurs activités une heure après s'être expliqués avec les chefs. Le collectif des travailleurs demande le départ des cadres et travailleurs égyptiens et de les remplacer par des Algériens. Pour le moment, les Egyptiens, avons-nous appris, se font tout petits et ne quittent pratiquement pas leurs bureaux. Selon des travailleurs avec qui nous avons discuté, ceux-ci menacent de quitter le chantier si les Egyptiens reprennent leurs postes. Pour eux, il est hors de question que ces Egyptiens reprennent le travail comme si de rien n'était après les « tonnes d'insultes contre le peuple algérien déversées par leurs médias avec l'assentiment de leurs dirigeants ». Un travailleur ajoutera qu'il est inconcevable que des ferrailleurs et coffreurs soient ramenés d'Egypte et payés quatre fois plus que les Algériens alors que ces profils existent chez nous et autrement plus compétents, précisera-t-il. Pour rappel, le chantier de Kougc à Kissir employait 96 Egyptiens avant leur départ vers leur pays avant l'Aïd. Le début du retour de ces travailleurs semble d'ores et déjà trouver un obstacle inattendu : les citoyens. Le venin et le flot d'insultes et contrevérités crachés sur le peuple algérien semblent retomber sur leurs propres auteurs. Les Algériens qui abhorrent la hogra, disent qu'ils n'oublieront pas de si tôt les « égyptioties » déversées par les tubes cathodiques des bords du Nil.