Les usagers, d'ailleurs, ne sont pas mécontents de la présence de taxieurs clandestins : pour faire sa course en ville, l'usager n'a qu'à lever le doigt pour voir s'ouvrir devant lui les portes de n'importe quel carrosse à raison de 50 dinars au lieu des 80 qu'encaissent les chauffeurs de taxis. Pareille situation ne peut qu'engendrer un manque à gagner et par conséquent cette grogne qui survient, de temps à autre, pour interpeller les pouvoirs publics dont les services de sécurité. Le syndicat des taxieurs a, cette fois-ci, adjoint à ses revendications «l'encombrement suscité par les sociétés de taxis créées à la faveur de dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes». Selon le responsable syndical, monsieur Rafik Djillali de l'UGCAA, «les taxieurs n'arrivent pas à faire de bonnes recettes à cause des clandestins et du rajout par les pouvoirs publics de beaucoup de sociétés de taxis». Le trop-plein de rancœurs est exacerbé d'autant que, dira notre interlocuteur, «les clandestins viennent au nez et à la barbe de ceux qui se sont inscrits dans la légalité pour nous chiper de potentiels clients», non sans égrener l'argent qu'ils décaissent pour le compte du titulaire de la licence, l'assurance, la sécurité sociale et bien évidemment la pièce de rechange.