Abritée dimanche dernier dans le cadre rutilant de la salle des conférences du nouveau siège de la wilaya de Constantine, la rencontre, organisée autour du dispositif de prévention sanitaire et de lutte contre la grippe A /H1 N1, a fait salle combe, et c'est peu dire. Encouragé par le spectacle plus que rassurant d'une salle bondée et de la présence d'un aréopage d'éminents spécialistes du monde médical constantinois, le wali soulignera tout de go son contentement face à cette marée humaine. Abondant dans le même sens, Nacer Damèche, premier responsable du secteur, exprimera également sa satisfaction en soulignant au passage l'intérêt vital de la mobilisation manifestée à cette occasion, mais aussi sur le terrain où les personnels de santé publique, depuis les paramédicaux jusqu'aux décideurs, démontrent un engagement de bon aloi. C'est le meilleur indicateur de la voie à suivre pour parvenir à un résultat probant, dira-t-il, et pour ce faire il est essentiel d'unir non seulement les forces vives du secteur sanitaire, mais également la force de dissuasion représentée par les deux réseaux sentinelles affectés à cette mission, en sus de la mobilisation des 50 unités de dépistage de santé scolaire (UDSS) appelés, en cette période difficile, à redoubler de vigilance et apporter une valeur ajoutée aux autres rouages de ce dispositif. Le directeur de la santé fera ensuite un bref état des lieux : « A ce jour, sur les 200 cas suspects traités, nos services ont répertorié 41 cas avérés de grippe A H1 N1 et déploré trois décès au niveau du service de réanimation du CHU de Constantine, nonobstant un quatrième décès suspect enregistré, mais pas encore confirmé, les résultats d'analyse diligentés par l'Institut Pasteur d'Alger n'étant pas encore parvenus à la DSP. » Le Pr. Abdelhamid Aberkane, responsable de ce même service et l'un des fers de lance du dispositif de veille sanitaire, se fendra d'un coup de gueule en regrettant qu'il faille, à chaque cas suspect, attendre la confirmation des résultats envoyés à l'Institut Pasteur d'Alger pour entériner ou infirmer leur prédiagnostic « Une telle procédure jette, d'une part, un voile de suspicion sur les compétences de nos médecins à poser un diagnostic fiable, tout en générant, d'autre part, un retard dommageable dans certaines prises de décision alors que l'intérêt est d'agir dans l'urgence face à un ennemi sournois et extrêmement dangereux dans sa forme sévère », dira-t-il.