De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Une cellule de veille regroupant une équipe médicale pluridisciplinaire entrera en service aujourd'hui au CHU de Constantine, a-t-on appris du professeur Zougheilleche, spécialiste en épidémiologie. C'est au cours d'une réunion provoquée par le conseil scientifique mercredi passé que cette décision a été prise en matière de prévention contre la grippe porcine. «C'est dans le cadre de l'exécution du plan national de préparation à une pandémie que l'on s'est réuni», explique notre interlocuteur. Le plan en question incite les établissements de santé à organiser dans les meilleurs délais des sessions portant sur la sensibilisation, l'information et la formation au sujet de cette grippe. Allant de la définition de la maladie aux modes de transmission, les signes cliniques, la prévention ainsi que le traitement recommandé. Actuellement, il n'existe pas de risque, rassure le spécialiste. On n'a pas de réservoir ‘animal-homme infecté', cependant, il faut «réactiver le système d'alerte pour n'importe quelle maladie qui permet l'évaluation des dangers. Dans ce cas, on demande une auto-déclaration de cette infection». Sur un autre angle, l'épidémiologiste attestera qu'«il faut apprendre des gestes de propreté et d'hygiène somme toute rudimentaires pour lutter contre toutes les maladies et ne pas attendre l'apparition d'un tel germe pour entamer cette action». Revenant sur la définition de la grippe porcine, M. Zougheillech dira qu'«elle est une maladie respiratoire aiguë du porc, hautement contagieuse, provoquée par Au départ, poursuivra-t-il, «c'est l'homme qui aurait transmis au porc le H3N2. L'animal, infecté par plusieurs virus en même temps, engendre un virus grippal contenant des gènes provenant de diverses sources appelée ‘‘virus réassorti'' plus dangereux» le plus important pour notre interlocuteur est de se préparer et de ne pas s'affoler devant une grippe car «il pourrait aussi s'agir d'une grippe saisonnière qui peut disparaître sans traitement». En définitive, le CHU reste aux aguets d'une quelconque suspicion virale porcine. Plus des 250 800 comprimés de Tamiflu disponibles «Mobilisation et vigilance», tel est le mesure préventive de lutte contre la grippe porcine initiée par la direction de la santé de la wilaya de Constantine. En effet, la DSP a mis en place tout un canevas pour éviter tout risque de contamination. Elle a entamé son œuvre le 2 mai passé. Une réunion de coordination avait été tenue entre le département de la Santé et l'EGSA afin de «définir clairement les responsabilités de chaque intervenant, outre des rencontres similaires avec les EPH, EPSP et les médecins chefs des SEMEP. Ces séances de travail ont passé en revue les mesures, voire des décisions à renforcer les centres sanitaires aux frontières en personnel médical et paramédical. Par ailleurs, il a été décidé d'acquérir des kits de protection en quantité suffisante, des masques de type FFP2. Dans le sillage de la sensibilisation, une large diffusion des prospectus d'information sera entamée au niveau de l'aéroport Mohammed Boudiaf au profit des voyageurs. Les établissements de santé devront également afficher une notice d'information en langues nationale et française. Concernant les médicaments, quelques 250 800 comprimés de Tamiflu dont les dates de péremption s'étalent jusqu'en 2011 sont disponibles. La vigilance s'accentue sur les frontalières qui demeurent la voie d'arrivée d'une éventuelle attaque. C'est ainsi que des mesures assez draconiennes y seront consacrées. A commencer par la mise à la disposition du personnel du CFS en permanence, d'une ambulance sur le tarmac. Le personnel sera également doté de moyens de protection. «La déclaration des cas suspects au personnel du contrôle sanitaire aux frontières permettrait l'isolement et une prise en charge rapide», attestent les médecins. Pour ce faire, le free-shop de l'aéroport servira de salle d'isolement. Signalons que l'aération et la désinfection des avions figurent dans cette batterie de mesures que vient de pondre la DSP, soucieuse de préserver la circonscription de tout apparition de cas de fièvre porcine.