Auteur d'une dizaine d'albums, Abdelkader Bouhi est l'interprète de l'immortel tube Andalats, andalats que grands et petits fredonnent sans vraiment savoir qu'il en est l'auteur tellement elle a été reprise. Il était un artiste très apprécié par le public, notamment de jeunes et de femmes qui se reconnaissaient dans ce style qu'il affectionnait tant et était un savant mélange de musique châabi et de sonorités espagnoles, notamment le flamenco. Pétri de cette culture citadine typique de Vgayeth, sa ville natale, Abdelkader était un artiste de la vie avant toute chose. «Quand on écoute Bouhi, on ressent tout de suite l'âme de Bougie», dit de lui le chanteur Boudjemaâ Agraw, qui l'a longuement côtoyé et qui témoigne des bons souvenirs qu'ils ont vécus ensemble. «Pendant la décennie noire où beaucoup d'artistes s'étaient éclipsés, on avait animé beaucoup de galas ensemble dans les coins les plus reculés de la région pour appeler les gens à la résistance», nous a-t-il confié au téléphone. Abdelkader Bouhi a été enterré hier au cimetière Sidi Ahmed, en présence d'une foule nombreuse d'anonymes et d'artistes venus lui rendre un dernier hommage.