Une centaine d'autres opérations de contrôle ont été lancées par les administrations douanières et des impôts l Les importations ont atteint 34,9 milliards de dollars à fin novembre dernier contre 36,1 milliards à la même période de l'année 2008, soit une baisse de 3%. Les services de l'Inspection générale des finances (IGF) ont ficelé plus de 160 rapports d'enquête durant l'année 2009, suite à 128 opérations de contrôle dans le cadre de la lutte contre la corruption, révèle Karim Djoudi, ministre des Finances. S'exprimant hier en marge de la séance plénière consacrée à ses réponses aux membres du Conseil de la nation sur le projet de loi de finances 2010, M. Djoudi a indiqué avoir instruit ses services afin d'identifier la source de la corruption dans certains secteurs, sans pour autant prendre le risque de les nommer. « Nous avons adressé une lettre à l'IGF l'exhortant à s'intéresser de plus près à certains secteurs connus pour être corruptibles », a-t-il affirmé, en rappelant que les services de l'IGF et la cellule de traitement du renseignement financier, en tant qu'organes de contrôle, ont consenti « beaucoup d'efforts en matière de contrôle ». Pour étayer encore ses propos, il rappelle qu'une centaine d'autres opérations de contrôle ont été lancés par les administrations douanières et des impôts. La presse nationale a rapporté, ces dernières semaines, des scandales dans certains secteurs, notamment ceux des travaux publics, des transports et de l'hydraulique. Interrogé sur le manque d'effectifs dont souffre la Direction des grandes entreprises (DGE), le ministre des Finances a tout bonnement éludé la question : « La DGE fait son travail. Elle est constituée de compétences avérées. L'organisation est également remarquable. » Créée en septembre 2002, la DGE, convient-il de préciser, a pour principale mission d'assurer la « transparence » dans les déclarations fiscales des grands contribuables. S'agissant d'une probable augmentation des salaires des cadres de cette structure – des réclamations qui ont été émises en catimini par certains cadres – le grand argentier du pays s'est montré peu enthousiaste à l'idée de les revoir. « Il faut apprécier les salaires en fonction de la productivité et du pouvoir d'achat (…). On ne peut pas distribuer des avantages que nous n'avons pas », a-t-il précisé, en soutenant que les pouvoirs publics ont déjà consenti des efforts pour le réajustement des salaires dans le cadre de la Fonction publique et de l'augmentation du SNMG. Quid de la DGE au niveau local ? M. Djoudi reste favorable à une telle option. « Les grandes entreprises sont installées à Alger. Mais il se peut qu'il y ait, à l'avenir, des structures régionales relevant de la Direction des grandes entreprises, notamment à la faveur de la mise en place des structures rattachés aux services des impôts », note-t-il. Sur un autre sujet, celui relatif à la décision portant sur l'effacement des dettes des agriculteurs, le ministre estime que l'opération, pour laquelle une enveloppe de 36,5 milliards de dinars est dégagée, a concerné près de 99% des agriculteurs. « Le reste des agriculteurs ne répondant pas aux conditions requises, leurs dossiers seront étudiés au cas par cas », rassure-t-il toutefois, en observant qu'« il n'y a aucune opacité dans cette opération ». Commentant par ailleurs les effets de certaines mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2009, le grand argentier du pays a fait savoir que les importations algériennes ont atteint 34,9 milliards de dollars à fin novembre dernier contre 36,1 milliards à la même période de l'année 2008, soit une baisse de 3%. Selon lui, les mesures de régulation prises récemment ont permis de maîtriser les flux d'importation. « Ces dernières années, le rythme de importations était très fort, mais nous observons aujourd'hui une tendance à la baisse », a-t-il conclu.