Paris De notre envoyée spéciale Le nouveau Congrès francophone sur la cancérologie s'inscrivant dans la lignée d'Eurocancer, qui réunit Eurocancer, Unicancer, la Société française du cancer et la Fédération hospitalière de France Cancer, organisé les 24 et 25 juin à Paris, a consacré un large débat sur les opportunités qu'ouvre la recherche fondamentale ou clinique, en présence de spécialistes d'organes ou de systèmes et oncologues généralistes, issus de structures publiques et privées pour justement aborder la question du cancer aujourd'hui, notamment sur le problème très actuel «des cellules souches tumorales», «les limites actuelles aux traitements ciblés». Une troisième session organisée par le Bulletin du cancer portait sur «les médecines personnalisées et les médecines de précision». Huit autres sessions s'adressaient à des pathologies spécifiques, telles que les cancers rares, digestifs, thoraciques, gynécologiques, leucémies lymphoïdes chroniques, dermatologie, urologie et sénologie. La cancérologie est devenue, au fil des ans, de plus en plus complexe et les acteurs des disciplines cancérologiques sont confrontés à une multiplicité de connaissances nécessaires. «C'est pourquoi les organisations représentatives de la communauté cancérologique engagées au quotidien dans la prise en charge des patients et dans la recherche clinique ont décidé de se fédérer et proposent de réunir l'ensemble des acteurs publics et privés de la discipline lors d'un congrès annuel de référence, sous l'égide de la Société française du cancer. Le congrès de la SFC présentera des mises au point actualisées sur les grandes questions qui agitent la communauté scientifique et médicale et nécessitent un enseignement didactique de haut niveau», a déclaré le professeur Michel Marty, président de la Société française du cancer. «La plus que centenaire Société française du cancer (SFC) a comme mission d'aider à faire passer, le plus rapidement possible, les découvertes de la recherche fondamentale vers les applications cliniques, par des actions de formation et d'information, notamment par l'organisation de congrès à destination des chercheurs et des médecins», a précisé le Dr Annick Harel-Bellan, ancienne présidente de la SFC, tout en soulignant que «c'est dans cette optique que, depuis de nombreuses années, la SFC était associée à Eurocancer, une manifestation qui rassemblait plusieurs milliers de participants et dans laquelle étaient organisées, notamment, des sessions de recherche fondamentale». Ainsi, chercheurs et cliniciens sont unanimes à dire que la compréhension de ce qu'est aujourd'hui le cancer a été bouleversée ces dernières années, passant d'une vision classique centrée sur la cellule cancéreuse à une nouvelle vision plus globale qui intègre le micro-environnement tumoral et sa composante immunitaire. Ce qui permet, selon eux, de développer de nouvelles thérapies, mais également de nouveaux bio-marqueurs pronostics et prédictifs de bénéfice thérapeutique. «Le patient peut être désormais évalué sur de nouveaux critères immunologiques déterminés avec de nouvelles méthodes», a souligné Xavier Pivot, cancérologue de l'hôpital de Besançon, intervenant sur le thème lié à la recherche clinique à l'ère de la médecine guidée par la biologie moléculaire. D'où la mise en place d'une médecine personnalisée en cancérologie. Un challenge pour les chercheurs et les cliniciens à travers le monde. Car, ils estiment qu'avec ces nouvelles méthodes, il est permis de comprendre pourquoi chaque cancer est unique et il est lié à la singularité de chaque patient. Le Dr Xavier Pivot a souligné que, pour développer un médicament, il faut d'abord identifier une cible. «C'est pourquoi il est nécessaire d'associer la biologie au médicament», a-t-il ajouté.