Les adolescents et jeunes adultes âgés entre 15 et 39 ans sont de plus en plus affectés par le cancer. Le cancer du sein touche 30% de cette population. La consanguinité, l'alimentation et l'environnement sont les facteurs les plus incriminés. Paris De notre envoyée spéciale Lors de la 25e session d'Eurocancer tenue à Paris du 19 au 21 juin, les scientifiques ont mis en lumière les avancées les plus récentes, notamment sur la biologie du cancer pour la prochaine décennie. Les cancers chez les adolescents et les jeunes adultes inquiètent les spécialistes notamment du Maghréb et du Monde arabe. Le cancer, toutes formes confondues, chez les adolescents et les jeunes adultes au Maghreb, a fait l'objet d'une session à Eurocancer. Les études effectuées dans cette région ont montré une pyramide des âges inversée pour ce type de maladies. La majorité de ces jeunes touchés par le cancer sont âgés de moins de 35 ans, soit 60% d'entre eux, ont souligné les oncologues de Tunisie, du Maroc et d'Algérie. Les localisations les plus importantes sont le sein chez la femme et le nasopharynx, le sang, le côlon et le rectum. Outre les aspects liés directement à la génétique, les spécialistes ont énuméré certains facteurs de risque connus tels que l'alimentation, le tabagisme et la consanguinité. L'étude présentée par le professeur Hamdi Cherif, selon le registre des cancers de Sétif, est un exemple édifiant. Sur les 2912 cas de cancer enregistrés entre1986 à 2008 chez les adolescents et les jeunes adultes, 57% sont des femmes et 43% sont des hommes. La tranche d'âge des 15-39 ans est la plus touchée par ces maladies. La limitation de l'accès aux soins est l'un des obstacles relevés dans toute la région. A l'occasion de sa 25e session, Eurocancer apporte des éléments pertinents de l'actualité de la cancérologique dans les domaines de la recherche, de la recherche de transfert et clinique et de leur traduction dans les progrès de la prise en charge des principaux cancers : cancers du sein, cancers digestifs, cancers urogénitaux, cancers broncho-pulmonaires, cancers cutanés et hémato cancérologie. L'édition 2012, qui s'est déroulée du 19 au 21 juin à Paris, a permis aux centaines d'oncologues et spécialistes en cancérologie de débattre de plusieurs nouveautés liées à ces maladies. Par ailleurs, une session spéciale est dédiée aux médecins oncologues et radiothérapeutes francophones, dont des Algériens, des Marocains, des Libanais et des Tunisiens regroupés au sein de la Société méditerranéenne francophone de cancérologie (SMFC) dont la coordinatrice est Naïma Bedaïri, vice-président d'Euro cancer. La problématique exposée lors de cette session a porté sur les cancers des adolescents et jeunes adultes. Une frange de la population qui semble être ignorée depuis plusieurs années. «Ils ne sont traités ni en pédiatrie ni dans les services adultes», ont tenu à souligner les intervenants. Une problématique de plus à laquelle font face les praticiens qui constatent une augmentation des nombres de cas de cancers chez ces jeunes adultes, notamment le cancer du sein. Une particularité présentée dans toutes ses facettes, que ce soit en termes d'épidémiologie, de traitement, de survie, de déterminisme génétique, de la préservation de la fertilité, de l'impact de la pris en charge socio-familiale. Une situation bien particulière qui nécessite des moyens, des études et des formations bien particulières pour les cliniciens, la famille et les associations de malades. A Paris, si les scientifiques ont mis en lumière les avancées les plus récentes, notamment sur la biologie du cancer pour la prochaine décennie, les progrès en épigénétique, le mouvement associatif a été également de la partie. Celui qui vient compléter la prise en charge des patients par le soutien psychologique et l'aide de l'insertion. Pour renforcer l'actualité du congrès et la place de la Société française du cancer dans la cancérologie française, Eurocancer et la Société française du cancer (SFC) consolident leur collaboration dans l'élaboration du contenu scientifique d'Eurocancer, ont tenu à souligner les organisateurs. Le président d'Euro cancer, Michel Marty, du centre, a tenu à souligner que la recherche avance en termes de cancérologie clinique et les traitements thérapeutiques. Il a également mis l'accent sur l'importance du dépistage chez la population saine, notamment dans le cancer du sein pour une meilleure sensibilisation des femmes pour un diagnostic précoce. Les dernières avancées pour ce qui est de la chirurgie sur des métastases suite au cancer colorectal et celui de l'estomac sont spectaculaires, ont rapporté les scientifiques. Les études ont montré, ajoute le Pr Marty, une différence de survie significative en matière de survie chez les personnes opérées. D'autres thèmes liés au cancer, notamment l'environnement et l'alimentation ont été présentés et débattus. Il a signalé que le cancer est toujours là avec des prévalences en hausse d'année en année malgré la mobilisation exceptionnelle des chercheurs et des cliniciens à travers le monde. Les techniques évoluent que ce soit pour les traitements de chimiothérapie notamment les thérapies ciblées ou la radiothérapie, curithérapie ou radiofréquence, et les résultats sont de plus en plus positifs, a-t-il indiqué.