Les progrès considérables réalisés au cours de ces dix dernières années dans la mise au point de ces médicaments innovants sont tels que tous les espoirs s'orientent dans ce sens. Bien qu'ils ne signent pas pour autant la fin des traitements actuels, ils ouvrent de nouvelles perspectives pour améliorer les chances de guérison. Les cancérologues ne se sont jamais déclarés aussi optimistes quant aux progrès dans la guerre contre le cancer, tout en jugeant que la science médicale seule ne pourra pas vaincre la maladie, qui résulte en grande partie du mode de vie ainsi que d'autres facteurs, environnementaux et de société. Le traitement par thérapie ciblée repose sur l'identification préalable de bio-marqueurs chez les patients susceptibles de bénéficier de ces traitements «sur mesure». Cela consiste à déterminer des variations biologiques mesurables (gènes ou protéines) qui permettent ensuite l'ajustement d'un traitement médical. Il est donc question d'identifier les protéines et les gènes qui favorisent la prolifération cellulaire, la migration et la survie des cellules cancéreuses. Dans le cas du cancer du sein, les spécialistes étudient le statut de HER2 (Human Epidermal Growth Factor Receptor 2), RAS pour le côlon, REGFR pour le poumon, etc. Cela va ensuite permettre d'orienter les décisions thérapeutiques et donc le traitement des patients, notamment vers une thérapie ciblée. «Les techniques de biologie spécialisée contribuent ainsi à un meilleur ajustement thérapeutique et permettent de déterminer l'accès à des thérapies ciblées, une véritable innovation qui améliore la durée et la qualité de vie des patients», a précisé le Dr Stefan Michiels de l'Institut Gustave Roussy, avant de signaler que c'est à travers les mutations tumorales que l'on évalue l'efficacité avant de signaler que les UV et la cigarette causent des mutations. «Des études ont montré que la cigarette crée à elle seule 5 mutations», a-t-il indiqué. Pour le Dr J. Jobert, de l'université de Bordeaux, les thérapies ciblées ont permis une évolution remarquable de la prise en charge thérapeutique des cancers épithéliaux avancés, mais elles n'ont pas encore permis de vaincre le cancer. Il estime qu'il faut relever les défis puisque cette approche thérapeutique a montré ses limites.