L 'exercice budgétaire 2014 ne semble nullement commencer sur des résultats concluants. Bien au contraire. Les chiffres publiés par le ministère des Finances et concernant les grands agrégats fixés au 30 avril 2014 sont, à ce titre, sans équivoque. Ainsi, contrairement à l'exercice précédent, le solde global du Trésor enregistre un important déficit, et ce, dès le début de l'année. Si, en avril 2013, celui-ci affichait un solde positif de 387 892 millions de dinars, la tendance s'est rapidement inversée, cette année, avec un déficit de plus de 623 milliards de dinars enregistré au 30 avril 2014. Une situation alimentée par deux facteurs : le recul de 12% des recettes budgétaires et une envolée de 35% des dépenses de l'Etat durant les quatre premiers mois de l'année. Le niveau des recettes a d'ailleurs été fortement impacté par le recul des recouvrements de la fiscalité pétrolière de près de 20%. Aussi, même si les recettes ordinaires inscrivent une légère hausse (+16%), elles demeurent marginales par rapport au budget de l'Etat et restent caractérisées par le poids toujours aussi important de l'IRG sur les salaires, lequel compte pour plus de la moitié des produits des contributions directes et le quart de la fiscalité ordinaire. Impact sur le recouvrement Cela risque, de ce fait, de mettre à mal les objectifs gouvernementaux fixés dans le cadre de la loi de finances 2014, qui prévoit une hausse de 10,4% des recettes budgétaires ou encore la couverture de 50% des dépenses budgétaires par la fiscalité budgétisée. Ceci, d'autant que les dépenses budgétaires sont clairement revues à la hausse. Selon les chiffres de la direction générale de la prévision et des politiques relevant du ministère des Finances, les dépenses budgétaires ont augmenté de 35% durant les quatre premiers mois de l'année, notamment alimentées par une légère hausse des dépenses de fonctionnement et des dépenses d'équipement ayant quasiment doublé. Cela s'inscrit, d'ailleurs, dans les objectifs gouvernementaux ayant prévu un objectif de croissance des dépenses budgétaires de 11,3%. Il est vrai que la loi de finances 2014 table sur une stabilisation des dépenses de fonctionnement et une hausse des dépenses d'équipement, lesquelles devraient croître de plus de 15%. La finalité étant de finir les «restes à réaliser» dans le cadre de l'ancien programme d'investissements publics et de financer la réalisation de nombreuses structures de développement social, notamment la réalisation de logements. Le budget 2014 rompt toutefois avec la prudence affichée durant l'exercice précédent. Le prix du baril devant garantir l'équilibre du budget de l'Etat, se situe à plus de 110 dollars, largement au-dessus du prix moyen du pétrole algérien, lequel se situe à un peu plus de 109 dollars, selon les chiffres du ministère de l'Energie. Le recul des recouvrements de la fiscalité pétrolière risque, dans ce cas précis, de creuser un peu plus le déficit, dont le financement ne saurait se passer de décaissements plus importants sur les ressources économisées dans le Fonds de régulation des recettes.