Les résidants, issus de couches sociales différentes, ont fini par apprendre à vivre ensemble harmonieusement, mais tous sont égaux face aux problèmes rencontrés au quotidien. Drôle de paysage urbain que celui offert par le chef-lieu de la commune de Beni Messous. Sur un périmètre relativement réduit, un imposant bidonville, des immeubles et somptueuses villas ainsi qu'un marché anarchique cohabitent étrangement. Un voisinage que les habitants subissent comme une fatalité en l'absence d'un plan urbain bien défini. En fait, au Céleste, l'un des plus grands sites de bidonville de la capitale, se colle curieusement à la cité Fatma N'soumer, nouvellement construite et dont les travaux sont toujours en cours. Les deux agglomérations ne sont séparées que par une route. Un peu plus loin, se dresse la cité Aïssat Idir, un endroit chic parsemé de belles villas. Mais pour y accéder, il faut traverser un marché anarchique de fruits et légumes. Cet espace commercial porte fièrement le nom de la même cité Aïssat Idir. Ainsi, anarchie, désordre, modernité, pauvreté et aisance évoluent sur un espace ne dépassant pas les deux à trois kilomètres. Sur place, il est facile de relever ce contraste, très fréquent au niveau de la wilaya d'Alger. Les résidants, issus de couches sociales différentes, ont fini par apprendre à vivre ensemble harmonieusement, mais, tous sont égaux face aux problèmes rencontrés au quotidien. En été, la cité Fatma N'soumer est prise d'assaut par les moustiques qui pullulent chez leurs voisins. Ces derniers prennent leur mal en patience et continuent d'affronter toutes sortes de menaces et maladies qui les guettent en permanence. Interrogé, un habitant dira que « le relogement des habitants du Céleste est en mesure d'améliorer le cadre de vie des habitants des cités limitrophes ». Un relogement qui tarde à se concrétiser, pourtant les résidants de ce site « sont ici depuis plusieurs années », nous fait savoir un père de famille dudit bidonville. Cependant, force est de rappeler que les difficultés auxquels sont confrontés les habitants ne sont pas dues uniquement à la présence de cette favela et la nécessité de son éradication. La cité Fatma N'soumer, a-t-on remarqué sur place, demeure toujours pénalisée à cause du non bitumage de la route, un véritablecasse-tête pour les piétons et pour les automobilistes. Certes, des travaux sont en cours de l'autre côté de la rue, mais cela ne justifie pas le non aménagement de cette artère qui devient impraticable notamment en hiver. Il est à relever, également, les dangers récurrents qu'encourent les résidants du Céleste, en cette saison. En plus de la crainte d'effondrement des gourbis et d'éventuelles inondations, des habitants ont exprimé la crainte d'électrocution à cause de certains branchements électriques non conformes. Bref : « A l'intérieur, c'est invivable », résume un autre résidant. Ainsi, alors que les habitants des bidonvilles et ceux des cités urbaines souffrent de cette situation, au niveau du siège de l'APC, les autorités lancent un appel au respect des mesures de conformité et d'achèvement des constructions. « Pourtant, la priorité c'est l'éradication des bidonvilles qui portent atteinte au paysage urbain et qui nuit aux citoyens », estime un habitant rencontré sur place, ajoutant que « l'achèvement et la conformité des constructions restent plutôt un luxe ».