Les habitants de la petite agglomération côtière d'Oureah, ont procédé à la fermeture à la circulation de la RN11 reliant Mostaganem à Oran, suite à la mort d'un collégien de 14 ans, percuté aux premières heures de l'aube par un véhicule de type Volkswagen Série 5 qui roulait à très vive allure. Le jeune garçon se dirigeait vers l'arrêt du bus afin de rejoindre son collège, situé dans la ville voisine de Stidia. Ce sont toutes les familles d'Ouréah qui sont encore une fois endeuillées par cette route à double voie qui borde leur village. On ne compte plus le nombre d'accidents mortels qui s'y produisent à longueur d'année. Il y a à peine trois ans, deux vacanciers ont été happés en une seule journée, provoquant la révolte des habitants qui ont exigé et obtenu l'installation d'un barrage fixe confié à la Gendarmerie nationale de Mostaganem. Profitant de l'absence matinale des gendarmes, des automobilistes peu scrupuleux roulent à une vitesse hallucinante, oubliant souvent qu'à tout instant un marin-pêcheur, voire un citoyen peut traverser ce carrefour pour se rendre à son travail. Parmi les habitants qui ont dressé des barrages, certains parlent d'une série d'accidents qui aurait entraîné la mort d'une vingtaine des leurs en l'espace de quelques années. C'est pour mettre fin définitivement à cette véritable hécatombe qu'ils maintiendront le blocus de la RN11 jusqu'à une heure tardive de la nuit, obligeant les milliers d'usagers à emprunter une déviation par la plaine des Bordjias ; ceux venant d'Oran pour rejoindre le centre du pays seront contraints de quitter la RN11 à hauteur de Stidia, provoquant d'indescriptibles embouteillages dans la plupart des agglomérations traversées. Pendant toute la journée, l'agglomération a été cernée par les brigades antiémeutes, les responsables craignant des débordements de la population, dont le calme et la dignité ont été impressionnants.