Au lendemain de la dernière opération d'attribution de 830 logements de différents programmes, organisée dimanche dernier au siège de la wilaya, sis à Daksi Abdesselem, et chapeautée par le chef de l'exécutif, plusieurs familles se sont rassemblées devant le cabinet du wali pour dénoncer les ambiguïtés qui caractérisent l'établissement des listes des bénéficiaires. Il s'agissait particulièrement des demandeurs de logements sociaux habitant le bidonville Mendj Ben Ali, situé à proximité de la localité Sissaoui, dans la commune de Constantine. Les protestataires, soit une trentaine de personnes, affirment que leur quartier abrite environ une centaine de familles vivant dans des conditions déplorables, en l'absence de toutes les commodités depuis des dizaines d'années. «Nous n'avons plus la force de résister dans ce bidonville en l'absence des moindres commodités d'une vie digne. Le cadre de vie au sein de cet immense quartier devient inacceptable et s'aggrave chaque jour davantage. D'ailleurs, la majorité des enfants souffrent de pathologies chroniques, en l'absence de conditions d'hygiène», a déclaré l'un des protestataires, avant d'ajouter que leur quartier n'a fait l'objet, depuis des années, d'aucune visite des autorités locales, à leur tête le wali, Abdessamie Saïdoun. Pis encore, selon ses dires, le chef de l'exécutif s'est montré indifférent à leur situation et n'a envoyé aucune commission sur place afin d'établir un rapport sur l'état des lieux. Les protestataires étaient unanimes à dire que cette attitude d'indifférence a été adoptée par tous les responsables, y compris le chef de daïra de Constantine, qui refuse de les recevoir. «C'est notre quatrième sit-in, et à ce jour aucun responsable ne nous a accordé quelques minutes pour écouter nos doléances. Quelles sont donc les préoccupations des responsables locaux, si ce n'est le bien-être de la population ? Nous exigeons l'intervention personnelle du wali, comme il le fait pour les autres demandeurs habitant le centre-ville de Constantine», a soutenu un autre père de famille, en estimant qu'ils méritent le minimum de considération. Les manifestants invitent également le wali à visiter leur bidonville pour constater de visu l'état catastrophique de leurs habitations. Et de menacer de hausser le ton, commençant par une grève de la faim, si leur dossier n'est pas pris au sérieux par les autorités locales. D'autre part, un autre groupe de femmes habitant la daïra de Hamma Bouziane était également présent devant le cabinet du wali pour demander à rencontrer le chef de l'exécutif. Ces dernières affirment avoir été exclues abusivement par les services de la daïra de toutes les opérations d'attribution effectuées dans la wilaya. Elles ont, selon leurs propos, déposé des demandes de logements sociaux, il y a plus de 20 ans, mais elles n'ont jamais figuré dans les listes des bénéficiaires, en accusant les services concernés de malversation. Elles ont même affirmé que «les logements sociaux dans cette daïra se distribuent sous le manteau». «Je suis locataire chez un particulier depuis des années, et avec l'augmentation des prix je n'arrive plus à payer la location. Je risque de me retrouver à la rue du jour au lendemain», a regretté l'une des femmes, qui appelle le wali à prendre en considération toutes les catégories sociales.