Tin Hinan représente un modèle structural de la société touareg matrilinéaire où la femme est assimilée à l'origine de la cosmogonie (science ou système de la formation de l'univers), l'appropriation de l'espace et l'harmonisation de l'univers. D'après les spécialistes (Badi D.), étymologiquement, en langue tamahaq, Ti n Hinan, est un mot composé de trois parties : Ta, pronom démonstratif, féminin singulier, qui signifie « celle », n particule d'appartenance équivalent à la préposition « de » et ihinan du verbe han et de la racine (HN), signifiant « se déplacer en campement ou encore migrer, voyager sans évocation d'une direction précise ». Ta n ihinan serait donc celle du voyage ou la migrante. Par harmonisation vocalique, ce terme a été contracté en Ti n Hinan. Le terme ihinan a disparu du dialecte de Kel Ahaggar où la légende de Ti n Hinan est encore vivante, aussi bien en tant que nom collectif que sous sa forme verbale han. Cela serait dû au fait que chez les Touareg, la coutume veut qu'on ne prononce pas le nom de son ancêtre disparu, préférant le désigner par le terme amghar-in « mon vieux ».