La Réforme du plan comptable vise l'intégration des normes internationales dans le système comptable et financier. Ira-t-on vers un nouvel ajournement de la mise en œuvre du nouveau système comptable et financier, dont l'application est prévue pour le 1er janvier prochain ? Pierre angulaire de ce projet d'envergure nationale, les besoins de formation sont loin d'être satisfaits. C'est ce que déplore Hamdi Mohamed Lamine, président de l'Ordre des experts-comptables et commissaires aux comptes. Devant entrer en vigueur en janvier 2009, l'application du nouveau plan comptable a été ajournée déjà d'une année pour permettre aux professionnels une meilleure mise à jour de leurs connaissances. A son adoption au mois de novembre 2007, en remplacement de celui prévu par l'ancienne loi de 1975, un programme de formation de 600 000 professionnels a été établi. Aujourd'hui, le constat n'est pas reluisant. « Concernant l'application du nouveau plan comptable, on est encore loin de ce qu'exige notre économie en matière de formation aux normes internationales », a affirmé, hier M.Hamdi. Appelé par nos soins, le président de l'Ordre des experts-comptables et commissaires aux comptes n'a toutefois pas souhaité fournir de chiffres sur le nombre de professionnels ayant bénéficié jusque-là de formation d'adaptation aux normes comptables internationales. A la date de janvier 2009, seules 4000 personnes étaient formées si l'on se réfère à une précédente déclaration du président de l'Ordre des experts-comptables et commissaires aux comptes. Conscient du retard à combler, notre interlocuteur souligne que le ministère devrait fournir encore plus d'efforts pour permettre une « bonne » mise en application du plan en question. « Nous souhaitons un soutien financier bien clair de la part du ministère des Finances », a-t-il ajouté. Y aura-t-il donc report ou non de l'application de ce projet ? M. Hamdi est catégorique : « On ne veut pas d'un nouveau report. En tant que professionnels, on est obligés d'appliquer ce texte tel qu'il est. Même s'il y a des insuffisances, on se doit de respecter le dispositif légal », précise-t-il, en plaidant pour une « application graduelle avec la prise en charge des besoins des entreprises en matière de normalisation des plans comptables ». Le comité de suivi chargé de la mise en œuvre du dispositif en question tiendra par ailleurs, jeudi prochain, une réunion exclusivement consacrée à l'évaluation du volet relatif à la formation, apprend-on auprès de Samir Hadj Ali, membre de ladite commission, mise en place en mars 2009 par le ministre des Finances. M. Hadj Ali s'est bien gardé de verser dans le pessimisme. « Ce n'est pas la première fois qu'il y ait des retards. Mais, je pense qu'il ne faut pas faire de ces insuffisances en matière de formation un argument justifiant un nouveau report », dira-t-il. Selon lui, la formation de quelque 600 000 professionnels, en un laps de temps d'une année, n'est pas une sinécure. « Même avec 20% du total des professionnels formés, on est déjà dans de bonnes conditions (…) la situation n'est pas parfaite et n'est pas dramatique aussi », soutient-il, en excluant toute idée de report de l'application du nouveau système comptable et financier. L'essentiel, d'après lui, est qu'il n'y ait pas de « mauvaises pratiques » en matière d'enseignement, de formation et dans l'usage des nouveaux outils de travail. Notons que la réforme du plan comptable vise, selon ses concepteurs, l'intégration des normes internationales dans le système comptable et financier, à même d'optimiser la gestion des entreprises algériennes et la qualité de l'information économique. Elle devrait aussi conduire à faciliter la vérification des comptes et à assurer, au profit des investisseurs, la disponibilité d'informations financières à la fois lisibles et transparentes.