Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, a surpris tout son monde lors de la conférence de presse tenue jeudi au stade du 5 Juillet, où il s'est refusé d'émettre un quelconque pronostic ni de fixer des objectifs clairs en prévision de la prochaine CAN en Angola. « Nous avons atteint notre objectif par notre qualification à la CAN », s'est-il contenté de dire devant un parterre de journalistes médusés, tout en affirmant qu'il n'a pas assez de temps pour perfectionner le jeu collectif de l'équipe et, de ce fait, a-t-il ajouté, il ne faut pas s'attendre à un niveau très élevé de l'équipe nationale. Le discours « trop prudent » du patron des Verts n'a pas convaincu les observateurs qui estiment que l'Algérie, de par son statut de mondialiste, est en devoir d'aspirer à un second tour dans cette compétition africaine. Il faut rappeler que le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, avait déclaré avant le match contre l'Egypte que « l'objectif plancher sera les demi-finales durant la CAN ». Les deux hommes doivent donc accorder leurs violons en fonction des moyens de l'équipe nationale mais aussi des forces en présence (les adversaires). Sans se bercer d'un optimisme béat, Saâdane doit revoir les ambitions des Verts à la hausse pour présenter des joueurs compétiteurs, s'il ne veut pas dévier de sa règle d'être toujours prudent à la veille de chaque événement. Il est aussi utile de rappeler au coach national que la sélection ainsi composée a eu à démontrer ses forces sur un plan technique. Pour l'exemple, les balles arrêtées et les exploits individuels demeurent une des solutions pour aller loin dans cette Coupe africaine. Ceci démontre que les appréhensions de Saâdane en matière technique peuvent être largement dépassées, comme cela a été le cas lors des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010. Si l'Algérie présente des insuffisances en attaque, cela est valable pour la plupart des mondialistes, à l'exception de la Côte d'Ivoire qui a surclassé ses adversaires lors du troisième et dernier tour avec 19 buts au compteur. Les autres, à l'image du Cameroun et du Nigeria, comptent le même nombre de buts que l'Algérie (9, sans compter le match de barrage au Soudan). Le Ghana un peu mieux avec 12 buts. Ceci dit, la Coupe d'Afrique des nations doit être légitiment un objectif, pas un tremplin pour le Mondial, dont le niveau sera nettement plus élevé. Le Malawi, qui est présenté comme le plus faible adversaire du groupe A, ne semble pas se présenter en Angola en victime expiatoire. Son entraîneur, Phiri Kinnah, ne s'est pas contenté de se fixer un objectif, mesuré au demeurant. « Notre objectif est d'aller en quarts de finale », a-t-il déclaré au lendemain du tirage au sort. Faut-il donc souligner que l'optimisme doit toujours être de rigueur dans pareil événement.