De son côté, la direction des services agricoles (DSA) a pris une batterie de mesures d'urgence, dont la mise en quarantaine des bêtes atteintes par la maladie et leur abattage ainsi que l'intensification des contrôles vétérinaires dans les exploitations privées. Un appel a été lancé aux éleveurs pour signaler en urgence toute suspicion. Il leur est demandé d'éviter le déplacement des bêtes, à l'exception du bétail dirigé vers les abattoirs. En outre, il a été procédé à la mise en place de comités de contrôle aux frontières avec les wilayas de Bouira, Boumerdès et Béjaïa où des foyers avérés de fièvre aphteuse ont été décelés et d'autres en cours d'examen. Dans la même optique, des cellules de veille, composées d'éléments des services vétérinaires relevant des subdivisions agricoles, ont été constituées pour le suivi et la surveillance des zones jugées à risque, comme Timizart, Tizi Rached, Draâ El Mizan, Fréha et Aghribs, où l'activité d'élevage est très importante. Des éleveurs interrogés à ce sujet n'ont pas caché leur inquiétude quant à la propagation de la fièvre aphteuse, réputée des plus contagieuses. Ils craignent pour leur gagne-pain. Dans certaines localités, la campagne de vaccination préventive des bovins contre la fièvre aphteuse et la rage, entamée à la mi-mai, s'est arrêtée avant que tout le cheptel de la région soit vacciné, et ce, faute de quota suffisant de doses. Selon nos informations, le lot de 40 000 doses de vaccin réceptionné représente moins de 50% du nombre total de la population bovine, estimée à plus de 98 000 têtes. En effet, l'inspection vétérinaire de la DSA de la wilaya n'aurait reçu que 40 000 doses pour chacune des deux zoonoses sur un besoin exprimé de 80 000 doses. Résultat : seules 45 communes sur les 67 que compte la wilaya ont été couvertes par la campagne de vaccination antirabique et anti-aphteuse. Déjà sous pression en raison de la hausse des prix de l'aliment et autres charges inhérentes à leur dur métier, les éleveurs de la wilaya se voient menacés par la décimation de leur cheptel si rien n'est fait par les services vétérinaires pour éviter la propagation du redoutable virus de la fièvre aphteuse.
