Des citoyens de la cité Ahcen Mahiouz (ex-Les Asphodèles) de Ben Aknoun (Alger) sont victimes de tapage nocturne. La situation a atteint des seuils intolérables, selon une citoyenne qui s'est présentée, hier, à la rédaction. «Depuis le début de la réalisation des travaux par l'entreprise Sarl Sotedco (maître d'ouvrage Tedjini), promoteur immobilier chargé de la réalisation d'une promotion immobilière, sise Haï Ahcène Mahiouz, d'importantes nuisances sonores nocturnes sont à signaler», témoigne-t-elle. En effet, selon ses dires, depuis plusieurs mois des bruits insupportables émanant de gros engins (bétonnières, camions, pompes à béton, etc.) s'étendent fréquemment au-delà de minuit et ne sont pas sans troubler jusqu'aux chemins privés et cours intérieures des immeubles de la cité et ses alentours, et ce, durant plusieurs heures. Les horaires de ce chantier sont imprécis : pendant la semaine et les week-ends, des travaux réalisés à des heures complètement aléatoires, début des travaux entre 21h et 23h et très souvent continuant jusqu'au lever du jour ! Malgré plusieurs tentatives de dialogue avec les responsables du chantier, aucune amélioration de la situation n'a été ressentie. «Nous nous étonnons que, malgré le nombre de plaintes téléphoniques adressées à la police sur une longue période, les pratiques de l'entreprise continuent au mépris des riverains», est-il mentionné dans une plainte que les riverains comptent adresser au wali délégué de la daïra de Bouzaréah, au P/APC de Ben Aknoun et au ministre des Travaux publics. Le bruit affecte non seulement la qualité de vie, mais également la santé des citoyens à partir de certains seuils de volumes sonores. Le décret exécutif n° 93-184 du 27 juillet 1993 réglemente l'émission des bruits. L'article 2 stipule que «les niveaux sonores maximums admis dans les zones d'habitation et dans les voies et lieux publics ou privés sont de 70 décibels (70 dB) en période diurne (6 heures à 22 heures) et de 45 décibels (45 dB) en période nocturne (22h à 6h)». L'article 3 précise : «Les niveaux sonores maximums admis au voisinage immédiat des établissements hospitaliers ou d'enseignement et dans les aires de repos et de détente ainsi que dans leur enceinte sont de 45 décibels (dB) en période diurne (6h à 22h) et de 40 décibels (dB) en période nocturne (22h à 6h)» Selon cette loi, toutes les émissions sonores supérieures aux valeurs limites indiquées aux articles précédents sont considérées comme une atteinte à la quiétude du voisinage, une gêne excessive, une nuisance à la santé et une compromission de la tranquillité de la population. Les conséquences sur la santé sont plus ou moins graves et on peut distinguer les causes directes ou indirectes : l'irritabilité (disposition à se mettre en colère facilement), l'insomnie, la dépression (diminution des forces morales et énergétiques) et les problèmes d'audition allant jusqu'à la surdité passagère ou définitive.