Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et son homologue français, Laurent Fabius, ont souligné «le rôle important des prochaines rencontres dans le cadre du groupe de contact» au cours d'un entretien téléphonique hier soir, a indiqué dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères. Peu avant, le président russe, Vladimir Poutine, et le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avaient précisé que ces consultations du groupe de contact devaient inclure «des représentants des autorités de Kiev, des régions du sud-est (de l'Ukraine), de l'OSCE et de la Russie». Un ou plusieurs représentants des séparatistes seront présents à cette réunion, a annoncé, dans une interview avec l'agence de presse russe RIA Novosti, Andreï Pourguine, «Premier ministre adjoint» de la «République populaire de Donetsk» (DNR), unilatéralement proclamée par les insurgés. Moscou a demandé à plusieurs reprises que les séparatistes prorusses, qui combattent les forces loyales à Kiev dans l'est de l'Ukraine, puissent participer aux discussions sur le règlement de la crise. Mais les dirigeants ukrainiens sont réticents à l'idée de s'asseoir à la table des négociations en leur présence, qu'elle considère illégitime. Denis Pouchiline, chef du «parlement» de la DNR, a participé à la précédente réunion, le 31 juillet à Minsk, du groupe de contact. Les rebelles prorusses ont déclenché une vaste contre-offensive contre les forces gouvernementales et l'Otan a appelé Moscou à cesser ses «actions militaires illégales» en Ukraine. Kiev, l'Alliance atlantique et les principales puissances occidentales accusent la Russie d'avoir envoyé des troupes régulières combattre aux côtés des séparatistes. Moscou rejette ces accusations et dément catégoriquement avoir des troupes en Ukraine. Les rebelles prorusses ont affirmé hier se préparer à lancer une nouvelle grande offensive contre les forces gouvernementales dans l'est de l'Ukraine, temporisant toutefois concernant une éventuelle attaque sur le port stratégique de Marioupol. «Nous préparons une deuxième contre-offensive d'envergure», a déclaré le «Premier ministre» séparatiste Alexandre Zakhartchenko à l'agence de presse russe RIA Novosti, ajoutant que ses forces étaient bien équipées. D'autres combats en perspective «L'armée ukrainienne nous a laissé beaucoup d'équipement, de munitions et des tas de trophées. Nous avons récupéré environ 40 engins militaires dans les dernières 24 heures», a-t-il lancé. Semen Sementchenko, le commandant du bataillon de volontaires «Donbass», qui combat aux côtés de l'armée ukrainienne, a affirmé hier qu'un accord a été trouvé avec les rebelles pour que les forces gouvernementales encerclées par les insurgés à Ilovaïsk, dans la région de Donetsk, puissent sortir à condition de laisser leurs armes lourdes aux rebelles. «Nous continuons notre attaque et complétons le processus de nettoyage des zones encerclées, et aidons à former un couloir entre Donetsk et Lougansk», les deux bastions de la rébellion assiégés par l'armée, a expliqué A. Zakhartchenko. L'armée ukrainienne a pour sa part annoncé 9 soldats tués dans les 24 heures, ajoutant ne pas avoir d'informations sur les pertes dans les bataillons de volontaires, notamment à Ilovaïsk. A Marioupol, port stratégique situé à près de 100 km au sud de Donetsk et futur objectif des insurgés, la ville se prépare dans le calme aux combats. A l'entrée est de la ville, des engins de chantier creusaient des tranchées devant une foule de quelques centaines de personnes venues chanter l'hymne ukrainien, drapeau au vent. Les chefs séparatistes ont toutefois déclaré qu'ils n'entendaient pas entrer dans Marioupol dans les prochains jours. «Marioupol est partiellement bouclée, nous l'avons a moitié encerclée. (…) Nous ne prévoyons pas de prendre la ville d'assaut demain ou après-demain, mais nous y entrerons dans un futur proche», a affirmé A. Zakhartchenko.