Le président ukrainien Petro Porochenko a assisté, hier, à l'ouverture du sommet de Bruxelles, auquel ont pris part 28 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne qui se prépare à faire sa mue. Au menu : de nouvelles sanctions brandies contre la Russie accusée de mener des « actions militaires illégales » en Ukraine, catégoriquement réfutées par les Russes. « La Fédération de Russie ne mène aucune opération militaire en Ukraine et ne le ferait pas non plus » à l'avenir, a déclaré le vice-ministre de la Défense, Anatoli Antonov, cité par l'agence russe RIA-Novosti. Le président Vladimir Poutine a, pour sa part, déclaré, dans une interview accordée à la première chaîne de télévision russe et qui doit être diffusée aujourd'hui dans son intégralité, qu'il fallait « contraindre » Kiev à négocier avec les séparatistes pour « entamer des négociations sur le fond ». Moscou a aussi fait savoir, hier, qu'elle souhaitait organiser un « pont humanitaire » pour envoyer de l'aide dans les zones de l'est de l'Ukraine sinistré par le conflit. Sur le terrain, le responsable séparatiste, Alexeï Mozgovoï, a affirmé, hier, que les insurgés contrôlaient désormais près de 50% du territoire des régions de Donetsk et Lougansk après les récents succès de leur contre-offensive. Les soldats loyalistes reconnaissent, de leur côté, l'avancée des rebelles et leur avantage dans la zone du conflit. Le commandant du bataillon de volontaires Donbas, Semen Sementchenko, a déclaré qu'un couloir avait été négocié pour permettre aux soldats ukrainiens, encerclés depuis plus d'une semaine, de sortir à condition de laisser les armes lourdes aux rebelles. « Dans quelques jours, tous les soldats capturés (par les rebelles) et les blessés seront échangés contre les parachutistes russes », capturés la semaine dernière sur le territoire ukrainien, a écrit Sementchenko sur Facebook. Kiev, qui n'a pas confirmé ces informations, avait annoncé, vendredi dernier, son intention de relancer le processus d'adhésion à l'Otan et attend de ses alliés occidentaux une aide militaire. Mais hier, le président Porochenko a évoqué un « soutien technique », sous forme notamment d'un « échange d'informations ». « Je peux dire que l'agression russe ne restera pas sans réponse de l'UE » , a-t-il dit à l'issue d'une rencontre avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a estimé, à son tour, qu'on pourrait se « retrouver dans une situation où nous arriverions à un point de non-retour si l'escalade de violence se poursuivait ».