Quatre athlètes, dont un vice-champion du monde de nunchaku, du club le Défi sportif de la commune de Tamalous dans la wilaya de Skikda n'ont pas pu prendre part aux Grand prix d'Europe de combat complet prévu le 27 février à Huningue (France). Une manifestation à laquelle ils étaient officiellement invités par la Fédération internationale de nunchaku, combat complet, arts martiaux modernes et affinitaires (Finca) et qui devait leur permettre de postuler pour des qualifications aux championnats du monde prévus à Genève fin avril. La mort dans l'âme, ils tiennent à s'insurger contre « le manque de considération affiché par le consulat général de France à Annaba à notre égard. On n'a considéré ni le club sportif auquel nous appartenons, encore moins les couleurs nationales que nous allions défendre dans une manifestation internationale. » Ils imputent cette défection au consulat en estimant que « toutes les démarches légales effectuées depuis le 3 février dernier pour l'obtention de visas n'ont pas abouti à ce jour (lundi 28 février 2005-ndlr-) ». Le jeune Chalabi, un athlète au palmarès étoffé (vice-champion du monde 2003, vainqueur du grand prix d'Europe 2002, et entraîneur international de nunchaku) revient sur le scénario de la désillusion « le 3 février, nous nous sommes présentés au consulat de France à Annaba pour déposer quatre dossiers complets accompagnés de l'invitation de la Finca en vue de l'obtention de visas. Un responsable du consulat, qui nous a très bien reçus d'ailleurs, a bien voulu recueillir nos demandes en main propre. Il nous a même garanti que des mesures exceptionnelles allaient êtres prises afin de nous permettre d'être présents à la compétion sportive. Nous avons attendus par la suite une réponse et ce n'est que plus de dix jours plus tard qu'une correspondance émanant des services consulaires est venue nous renvoyer nos demandes et nous informer qu'on devrait les adresser par voie postale, seul moyen de transmission autorisé. » La lettre évoquée par le jeune Chalabi est datée du 13 février dernier et signée par Mme Debabèche, consul-adjoint et chef de service des visas qui suppose que la demande des athlètes a été « indûment déposée, dans la boîte située à l'intérieur du service des visas », en citant par la suite les catégories de personnes pouvant bénéficier d'une telle facilité « les conjoints de ressortissants français, les personnes dont l'état de santé nécessite des soins médicaux urgents (...) ou faisant l'objet de tout autre événement exceptionnel porté à l'appréciation du chef de service ». Les jeunes athlètes estiment à cet effet que leur cas « relève d'un événement plus qu'exceptionnel, puisque les services du consulat ont été officiellement saisis par la Finca. En plus, ces services n'avaient pas à recueillir, le 3 février nos demandes en main propre pour nous les renvoyer par la suite, nous faisant ainsi perdre un temps plus que précieux. Ils auraient plutôt dû nous informer dès le départ des modalités à suivre. Nous aurions certainement économisé plus de temps et obtenu plus de chance. » Tout en regrettant amèrement leur absence dans le Grand prix d'Europe, ils accusent ouvertement les services du consulat général de France à Annaba de les avoir privés de représenter le pays dans une compétition internationale. Les services consulaires s'en défendent et tentent de justifier ce que M. Rincé, qualifie pourtant de « raté ». Il dira aussi « C'est un malentendu, d'ailleurs le jeune Chalabi avait l'habitude de bénéficier de visas. Nous avons tout fait pour informer les quatre athlètes qu'ils devaient d'abord poster leur demande, et que nous allions leur répondre dans un délai minimum de deux semaines, ce qui est en fait un délai reconnu, car chacun sait que la procédure d'obtention d'un visa répond à un processus administratif. » A notre question de savoir si le fait de prendre part à une manifestation sportive était considéré comme un événement exceptionnel, M. Rincé se contentera de dire : « C'est une prérogative portée à l'appréciation des services concernés » et de continuer : « Nous avons informé ces jeunes que nous allions faire le maximum pour étudier leurs demandes. » Mais pour les quatre athlètes, trop de temps a été perdu entre le premier dépôt de leurs demandes et l'envoi de la lettre de Mme Debabèche. Ils avancent également que depuis, ils s'étaient déplacés à quatre reprises au consulat pour plaider leur cause, mais sans parvenir à obtenir gain de cause. Normal, expliquent-ils, « on ne peut pas rattraper en une semaine, ce qu'on a raté en dix jours. »