Lorsque l'on joue à des altitudes différentes, ainsi qu'au niveau d'altitude absolue, la différence entre le niveau auquel on vit et le niveau auquel on va jouer est importante. Le changement d'altitude aura un impact différent sur un joueur qui vit, s'entraîne et joue près du niveau de la mer et va tout d'un coup jouer à haute altitude au-dessus de 3000 mètres, par rapport à un joueur qui habite à une altitude plus élevée, jusqu'à 2000 mètres, et va jouer à une altitude au-dessus de 3000 mètres. Il y a, de plus, une variabilité individuelle élevée dans le processus d'adaptation à des altitudes différentes. Enfin, en raison de la densité de l'air à haute altitude même modérée, l'aérodynamisme du ballon peut changer considérablement, ce qui n'influence pas seulement le flux du jeu, mais a également un impact sur la performance. De quoi s'agit-il ? La diminution de la pression barométrique en altitude réduit la densité de l'air et la pression partielle d'oxygène inspiré (PO2). Ces deux facteurs ont des effets différents, souvent opposés, sur l'endurance, la force, la puissance et les capacités techniques nécessaires à la pratique sportive de haut niveau. La réduction de la PO2 altère la capacité et l'endurance des performances maximales aérobie dans les sports d'endurance (par exemple, la course de fond et ski de fond), alors que la réduction de la résistance de l'air associée à la densité de l'air réduite ne procure que peu d'avantages. Les diminutions individuelles de performance sont de toute évidence soumises à un haut degré de variation physiologique spécifique au sport. La force maximale et la puissance (par exemple, la levée de poids) ne sont pas affectées par l'altitude, mais les épisodes répétés d'efforts à haute intensité (par exemple, le sprint dans le football) peuvent y être plus sensibles. De plus, le mouvement des projectiles (le ballon dans la pratique du football) est modifié par la densité de l'air réduite. Les compétences spécifiques nécessitant un timing précis, la précision et la position peuvent être affectées. L'effet global de l'altitude est donc spécifique au sport ou à l'activité dans un contexte bien défini. Préparation et autres considérations A moyenne altitude, la plupart des athlètes s'acclimatent dans les 2 semaines. Une acclimatation partielle conduisant à une amélioration des performances peut être obtenue dans les cinq à sept jours, mais certains joueurs peuvent avoir besoin de plus de temps. Il n'est pas démontré que des modalités telles que l'acclimatation à l'hypoxie (tout en vivant en «normoxie») ou le concept «séjourner en altitude, s'entraîner en plaine» soit bénéfique pour les footballeurs d'élite qui joueront en moyenne altitude. Une période d'acclimatation sur environ deux semaines est également importante pour les sports, comme le football qui sont affectés par la faible densité de l'air. La concentration d'hémoglobine dans le sang augmente avec l'exposition soudaine à l'altitude en raison de la diurèse et au fil du temps par une augmentation de l'érythropoïèse (processus de production des globules rouges). A moyenne altitude, la réponse diurétique est minime et ne peut pas être remarquée. Chez les athlètes ayant un statut pauvre en fer, l'érythropoïèse est susceptible d'être altérée. Par conséquent, les athlètes doivent être testés pour la ferritine sérique environ huit à dix semaines avant l'exposition à moyenne altitude pour l'entraînement ou la compétition. Selon les données actuelles, les footballeurs devraient être souvent invités à augmenter leur apport en fer alimentaire ou recevoir une supplémentation en fer par voie orale lorsque les valeurs de ferritine sérique sont inférieures à 30 mg/l pour les femmes et 40 mg/l pour les hommes. Une attention particulière devrait être accordée à l'apport suffisant en liquides, car la perte par la respiration et la diurèse peut être augmentée, en particulier à haute altitude. La nutrition devrait être riche en glucides. Les périodes de repos devraient être prolongées et le surmenage évité durant les premiers jours après l'arrivée en altitude modérée ou élevée. Les programmes d'entraînement devront être étudiés, en termes de durée et d'intensité, pour être adaptés à la réduction de performance liée à l'altitude. Le staff médical devra naturellement se préparer à intervenir à tout moment, dès l'arrivée en zone et pallier toute urgence. Pour les joueurs, et aussi parfois pour le staff technique et les accompagnateurs.