Comme chaque année à la même période, plusieurs syndicats du secteur font planer le spectre de la grève avant l'entame des cours. «C'est de la surenchère syndicale. Il s'agit plus de luttes syndico-syndicales que de combats pour les droits des travailleurs et des élèves. Personne (représentants des syndicats) ici, n'a dit : je ne suis pas satisfait», tranche encore le conseiller de Mme Benghebrit. Ce dernier assure qu'à partir du moment où l'actuelle ministre de l'Education, installée le 5 mai 2014, a décidé d'aller vers le sens de la «stabilité du secteur», une série de rencontres entre le ministère et les syndicats ont été menées. «Nous avons reçu, ici dans la salle de conférences du ministère, 9 syndicats de l'éducation, plus les deux associations de parents d'élèves, à trois reprises chacun. Nous avons écouté tout le monde. Nous avons présenté des PV signés à tous les partenaires sociaux et satisfait à la grande majorité de leurs revendications. Restent celles qui ne sont pas du ressort du ministère, on a assuré qu'elles seront prises en charge ultérieurement en concertation avec les services concernés, soient le Premier ministère et la Fonction publique. Il faut comprendre que les rouages de l'Etat ne sont pas ceux des syndicats. On ne peut répondre de suite à toutes les revendications», explique M. Ider. S'agissant des réponses apportées par la tutelle aux 140 revendications émises par les partenaires sociaux, Abdelhakim Boussahia, directeur des ressources humaines, déclare que la grande majorité a été résolue. Il axera son argumentaire sur le nombre d'intégrations permises, exceptionnellement, par la ministre pour combler des incohérences constatées dans les statuts particuliers du secteur et largement portées par les syndicats concernant les enseignants du cycle primaire et les corps communs de l'éducation. D'après le DRH, pour les fonctions en cours de suppression, suivant les critères établis par les nouvelles lois édictées dans les statuts de l'éducation en 2012, le ministère a émis, le 6 juillet dernier, une circulaire n°004 permettant une intégration exceptionnelle aux grades supérieurs pour les fonctionnaires. Ainsi, tout enseignant d'école primaire totalisant 10 années d'expérience effectives avant le 31 décembre 2011, sera intégré au rang de professeur principal. Ils sont donc plus de 20 476 à passer de la catégorie 10 à la 12, suivant la grille de la Fonction publique. Les enseignants totalisant 20 ans d'expérience, au nombre de 40 970, passeront de la catégorie 10 à la 14, en se voyant intégrés en tant que professeurs formateurs. Ce qui fait un total de 61 446 enseignants du primaire qui se voient insérés dans des rangs supérieurs. Pour ceux du cycle moyen, les statistiques révélées par le DRH indiquent 16 681 enseignants concernés par la démarche. Le total des deux paliers (primaire et moyen) avoisine donc les 80 000 enseignants intégrés. «Agréables surprises» Pour les corps communs de l'éducation, M. Boussahia indique que la circulaire 004 permet la promotion de ces fonctionnaires après une année de formation au lieu des trois imposées. Ils seront plus de 47 000 professeurs de l'enseignement fondamental qui passeront dès octobre prochain, de la catégorie 11 à la 13. «Des ponts ont été mis en place pour permettre aux corps communs de l'éducation de passer aux grades supérieurs par les biais de l'ancienneté, de concours et de la formation», indique-t-il, en précisant que le personnel totalisant dix années d'expérience bénéficiera mécaniquement d'une intégration au rang supérieur, les autres devront passer par la voie des concours. En tout, selon le DRH, pas moins de 150 000 employés du secteur de l'Education nationale se voient «promus» ou intégrés au rang supérieur, comme a bien précisé le conseiller de la ministre, avant la date fatidique du 31 décembre 2014. S'agissant de la rentrée 2014-2015, Nedjadi Messeguem, inspecteur général du ministère, refuse de dévoiler les nouvelles mesures, réservant la primauté à Mme Benghebrit qui animera une conférence de presse le 9 septembre prochain. «Mais attendez-vous à d'agréables surprises», promet-il. Revenant sur les rencontres organisées entre les cadres du ministère et les directeurs de l'éducation de wilaya, du 30 août au 1er septembre, l'inspecteur général dévoile les grandes lignes des recommandations, à savoir : l'élaboration et le pilotage de projets d'éducation des wilayas, d'une charte de déontologie pour les différents corps du secteur ainsi que la révision des textes relatifs à l'éducation. Il était également question d'une meilleure prise en charge des élèves aux besoins spécifiques, d'insister sur le dossier de la violence dans et autour des établissements scolaires et de la généralisation de l'enseignement préparatoire. «Durant ces travaux, l'accent a été mis sur la nécessité de se focaliser sur le cycle primaire, car il est la base de l'éducation», explique-t-il.