Les opérateurs privés ne viendront pas investir leur argent dans la wilaya de Tizi Ouzou si nous ne pouvons pas leur offrir un minimum de conditions matérielles et si le front social est instable », a déclaré le wali de Tizi Ouzou, M.Ouadah, avant-hier, lors du premier forum sur le développement économique, organisé par notre confrère, La Dépêche de Kabylie, à l'hôtel Lalla Khedidja. « L'absence d'assiettes foncières industrielles viabilisées par l'office de promotion de l'investissement a, elle aussi, dissuadé bon nombre d'investisseurs qui ont préféré aller vers d'autres wilayas du pays », a-t-il dit, pour expliquer la faiblesse ou l'inexistence de projets d'investissements productifs. Interrogé sur la récente interdiction de l'extraction du sable dans l'oued Sebaou, l'invité du forum a déclaré : « L'administration a accordé aux sablières des concessions avec des contrats annuels renouvelables sur une période de quatre années. L'exploitation a été conditionnée par le respect d'un cahier des charges, qui n'a malheureusement pas été fait par certains. » Il précisera que l'absence des services de la Gendarmerie nationale suite aux évènements qu'a connus la Kabylie à partir de 2001 a profité aux pilleurs qui ont anéanti les nappes phréatiques, détruit les ouvrages hydrauliques, dénudé les piliers des ouvrages d'art traversant les oueds et mis à nu à certains endroits les conduites de gaz naturel. Le problème du manque d'eau dans certaines régions de la wilaya, telles que Boudjima et Tigzirt, est, selon lui, la conséquence de la destruction des forages et des conduites d'eau passant au niveau des oueds, principalement le Sebaou, par les pilleurs de sable. Le wali a affirmé que la traque des pilleurs par la gendarmerie se poursuivra de jour comme de nuit. Selon lui, depuis la notification de l'arrêté interdisant l'extraction de sable des oueds, 4 personnes ont été mises sous mandat de dépôt et 17 autres comparaîtront devant le juge dans les prochains jours. Le retard dans la réalisation de certains projets de la wilaya, tels que celui de la voie ferrée, certains ouvrages d'art et l'état lamentable des routes ont été parmi les questions auxquelles le wali a répondu. A l'image du chantier du carrefour du 20 Avril, qui accuse plusieur semaines de retard, que le wali explique par le fait que « les entreprises étaient contraintes de dévier des réseaux d'eau et de gaz que l'on a découverts, au cours des travaux au niveau de la Nouvelle-Ville ». Concernant l'état lamentable du réseau routier, M. Ouadah estime que « l'Etat ne peut pas prendre en charge et en même temps la réfection de la totalité du réseau routier de la wilaya de Tizi Ouzou qui est l'un des plus importants dans le pays ». Abordant la question des abattoirs illicites qui continuent à fonctionner à travers certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou, le wali accusera les élus et les responsables locaux censés veiller sur l'hygiène et le respect des lois de ne pas assumer leurs respsonsabilités quant au respect et à « l'exécution des mesures édictées pour mieux protéger le citoyen ».