Un million de Palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967, selon des sources officielles(*). A l'heure actuelle, ils sont 10 000 à être incarcérés, parmi lesquels 400 mineurs, 52 femmes et 300 détenus administratifs ; 196 sont morts dans les geôles israéliennes, dont la moitié sous la torture ; 106 sont privés de liberté depuis plus 20 ans. Pas une famille palestinienne n'est épargnée. Paris De notre correspondante C'est un quotidien inhumain que vivent des milliers de Palestiniens et leurs familles, au mépris des lois et conventions internationales que l'Etat d'Israël n'applique pas puisqu'il ne reconnaît pas le statut de prisonnier politique aux Palestiniens, dans le silence total de la communauté internationale. Même les enfants sont traduits devant les tribunaux militaires et sont enfermés avec les adultes. Israël, qui a signé et ratifié la Convention internationale des droits de l'enfant, ne l'applique pas aux Palestiniens. Il existe des prisons secrètes, comme la prison 1391. La précarité des soins en prison est criante : 14 prisonniers sont morts, depuis 2006, faute de soins. Autre problème préoccupant, celui de la non-restitution des dépouilles des détenus à leurs familles. Un journal suédois, qui n'a pas fait l'objet d'un démenti de la part des autorités israéliennes, a signalé en septembre dernier que les dépouilles de détenus palestiniens seraient au centre d'un trafic d'organes. Cette information a été corroborée par le démantèlement, aux Etats-Unis, d'un réseau israélo-américain de trafic d'organes. Par ailleurs, des détenus décédés sont enterrés sans respect des rituels religieux ou même humains. Leurs tombes portent des numéros mais pas de noms et sont à la merci des intempéries et des animaux qui peuplent les lieux. Les autorités palestiniennes n'ont eu de cesse de demander à la communauté internationale de clarifier ses positions sur ces questions, d'exiger une protection des prisonniers et qu'Israël reconnaisse le statut de prisonniers politiques aux Palestiniens. Et d'en appeler à la constitution d'une mission internationale pour vérifier les conditions de détention des Palestiniens dans les centres israéliens. * Les données chiffrées sont extraites d'une conférence de presse tenue récemment au Centre d'accueil de la presse étrangère (CAPE) à Paris par le ministre palestinien en charge des prisonniers, Issa Karakée, lui-même ancien détenu pendant dix ans, après son arrestation pendant la première Intifadha.