Au nombre de 32 de différents âges, organisés depuis quelques semaines en association « pour porter leur situation de détresse au-devant de la scène publique », explique Benharkat Mohamed, président de l'association des hémophiles de la wilaya de Biskra, les malades atteints de ce mal lancent un cri de détresse vers les autorités publiques et les âmes charitables pour que leurs conditions d'existence, rendues extrêmement précaires du fait de leur maladie, les empêchent d'avoir des activités normales ou de pratiquer un métier à risque. « Le malheur des hémophiles, c'est que ce sont des handicapés qui ne portent pas les stigmates de leur handicap. Leur apparence est celle de gens en pleine santé. Mais en réalité, ce sont des personnes extrêmement fragiles ayant besoin d'injections en intraveineuse ou d'une transfusion sanguine dès qu'elles sont blessées ou simplement heurtées par un objet contondant. Toute hémorragie, aussi infime soit-elle, peut avoir des conséquences graves. Souvent, ils ne peuvent pas aller à l'école, sortir, ou pratiquer un sport sauf sous la surveillance attentive d'un accompagnateur », ajoute notre interlocuteur qui est, lui-même, père de deux enfants de 20 et 11 ans, hémophiles, et pour lesquels il craint l'avenir. Reconnaissant que les ampoules injectables, valant de 10 000 à 14 000 DA l'unité, sont disponibles et gratuites pour les hémophiles, et que chaque malade peut en bénéficier au niveau de l'hôpital Hakim Saâdane, le président de l'association des hémophiles pense que cela demeure insuffisant et que les malades devraient bénéficier d'une pension d'invalidité à 100%. Cette demande est motivée par le fait que « la plupart des hémophiles vivent dans des conditions matérielles en dessous des normes généralement admises ».