C'est sans surprise que la conférence extraordinaire de l'Opep a décidé hier à Luanda, en Angola, de maintenir son plafond de production inchangé. Selon le communiqué officiel rendu public à la fin de la conférence, la réunion a passé en revue « les perspectives du marché pétrolier, notamment la demande globale et les projections de l'offre pour l'année 2010, en particulier les premier et deuxième trimestres ; la conférence a noté avec une vive préoccupation que, bien que le pire de la récession semble être passé, l'économie mondiale demeure confrontée à la plus profonde et à la plus grande contraction depuis les années 1940 ». La conférence a aussi constaté que « pour la première fois depuis le début des années 1980, la demande mondiale de pétrole a baissé pour la deuxième année consécutive ». « En outre, bien que les prix du marché des actifs se soient redressés et la croissance économique a repris dans certaines régions du monde, il n'est pas encore clair pour savoir comment la reprise pourrait être forte et durable », selon l'Opep. « Avec un monde qui reste confronté à une réduction de la production industrielle, une consommation des ménages faible et un chômage élevé, la conférence a de nouveau décidé de maintenir les niveaux actuels de production de pétrole inchangés pour le moment », a affirmé l'Organisation. « En prenant cette décision, les pays membres ont réitéré leur engagement à l'égard des quotas de production convenus individuellement, ainsi que leur volonté de répondre rapidement à toute évolution qui pourrait peser sur la stabilité du marché pétrolier si leurs intérêts sont en danger. Le secrétariat a été chargé de continuer à surveiller étroitement le marché, en informant les pays membres », souligne le communiqué. La situation du marché sera réexaminée lors de la prochaine réunion ordinaire de la conférence. En clair, l'Opep n'a pas programmé une nouvelle réunion. Les pays membres ont réaffirmé l'engagement de l'OPEP à fournir un approvisionnement régulier de pétrole des pays consommateurs, tout en assurant la stabilité du marché et en réalisant l'objectif de l'organisation de maintenir les prix du pétrole brut à des niveaux justes et équitables pour le futur au bénéfice des pays producteurs et des pays consommateurs. « Dans l'intérêt de la stabilité du marché du pétrole, la conférence a renouvelé son appel aux pays producteurs de pétrole non-OPEP à coopérer avec l'organisation pour aider à la stabilisation du marché pétrolier dans la mesure où le rétablissement de l'équilibre du marché constitue un fardeau que les pays membres de l'OPEP sont incapables de supporter seuls », selon le communiqué. La conférence a confirmé que sa prochaine réunion ordinaire aura lieu le mercredi 17 mars 2010, à Vienne, en Autriche. La réunion de Luanda s'est tenue avec la participation de représentants de plusieurs pays producteurs à titre d'observateurs (Bahreïn, l'Egypte, l'Indonésie et le Sultanat d'Oman). En marge de la conférence, le ministre du Pétrole de l'Arabie saoudite, Ali Al Nouaimi, a déclaré que son pays pourrait baisser sa production de pétrole pour permettre à l'Irak d'augmenter la sienne. L'Irak s'est fixé comme objectif d'augmenter sa production de pétrole de 2,5 à 12 millions de barils par jour après les contrats signés récemment avec des compagnies internationales sur plusieurs gisements. Toutefois, la question du quota de l'Irak ne semble pas effrayer les pays de l'Opep qui pensent que la question sera abordée en temps utile.Le geste que compte faire l'Arabie Saoudite constitue déjà un début de solution au problème du quota de l'Irak. Hier, vers 15h45 GMT, le light sweet crude à New York était à 73,50 dollars, tandis que le brent était à 72,99 dollars.