L'Opep a décidé de maintenir inchangé son plafond de production fixé déjà à 28 millions de barils par jour. La décision était attendue par le marché depuis déjà plusieurs semaines . Comme il fallait s'y attendre, les ministres du Pétrole des pays membres de l'organisation qui étaient réunis jeudi dernier à Caracas n'ont pas voulu introduire un facteur supplémentaire de déstabilisation du marché, même si le marché est surapprovisionné et que les stocks sont à un bon niveau. L'estimation du surplus du marché est située entre 1 et 1,5 mbj. C'est ce qui explique la première proposition du Venezuela qui avait évoqué il y a quelques jours la nécessité de réduire la production de 1 mbj. Mais devant le consensus des dix autres pays membres, le Venezuela a dû retirer sa proposition à la veille de la conférence. La proposition du président vénézuélien Hugo Chavez d'une cotation du baril de pétrole en euros n'a pas été retenue non plus. Le communiqué rendu public à la fin de la réunion indique qu'« après avoir passé en revue la situation du marché et ses perspectives, la conférence a observé que les principes fondamentaux sont restés sans changement depuis la dernière revue ». L'Opep considère que le marché est fourni d'une manière excédentaire et que les stocks commerciaux de pétrole brut et de produits pétroliers sont à un niveau confortable. Toutefois, l'Opep a noté que les prix restaient élevés et volatils à cause du manque dans la capacité globale de raffinage à court et moyen termes parallèlement à l'inquiétude au sujet de la capacité des pays producteurs de pétrole de satisfaire la demande de pétrole dans le futur. Pour l'organisation, cette volatilité est exacerbée par des problèmes géopolitiques et la spéculation sur les marchés du pétrole à terme. C'est pour tout cela que l'Opep a décidé de maintenir le statu quo concernant son plafond de production. Cependant, la conférence a réaffirmé sa détermination à maintenir les prix du pétrole à des niveaux acceptables en réitérant sa volonté d'agir vite afin de prendre toutes les mesures qui pourraient être nécessaires afin de sauvegarder l'intérêt des pays membres dans le court et le moyen termes. L'Opep a aussi décidé de continuer à surveiller étroitement le marché et a donné mandat à son président de provoquer une réunion extraordinaire avant la conférence ordinaire du 11 septembre 2006, si les conditions du marché le nécessitent. Parallèlement à la situation du marché, l'Opep a discuté de son possible élargissement à de nouveaux pays producteurs comme l'Angola, le Soudan ou l'Equateur, un ancien pays membre qui avait quitté l'organisation suite au déclin de sa production de pétrole. Le Nigeria qui préside l'Opep pour 2006 a déjà fait une démarche en direction de l'Angola et du Soudan. Le président de l'Opep, le ministre nigérian Edmond Daukoru, a déjà remis à la fin du mois de mai une lettre en ce sens aux deux pays pour qu'ils adhèrent à l'Opep. L'Angola produit déjà environ 1 million de barils par jour. Le Soudan en produit 300 000 bj et va passer bientôt à 500 000 b/j. Mais pour être discutée officiellement, l'adhésion doit faire l'objet d'une demande, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui même si l'Opep envisage de s'élargir pour influer davantage sur le marché et les prix. Hier en milieu de journée, le baril de brent était coté à 69,84 dollars le baril à Londres, tandis que le light sweet crude était coté à 70,84 dollars le baril à New York.