La conférence ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé hier à Vienne de laisser inchangé le plafond de production fixé à 28 millions de barils par jour. Mais comme il est précisé dans le communiqué final qui a sanctionné les travaux de la conférence, l'Opep n'exclut pas une réduction de la production pour garder des « prix raisonnables ». Les pays membres de l'Organisation se sont déclarés prêts à répondre à toute évolution qui pourrait mettre en danger leurs intérêts. Selon le communiqué rendu public après la réunion, la conférence a noté après avoir passé en revue la situation actuelle du marché pétrolier que la mesure prise par les pays membres d'augmenter la production a permis d'augmenter les stocks pétroliers qui sont au-dessus de leur moyenne d'il y a cinq ans et partant de soulager les soucis du marché sur les risques potentiels de rupture d'approvisionnements suscités par les tensions géopolitiques. L'Opep rappelle ainsi le rôle qu'elle joue pour la stabilité du marché et répond indirectement aux dirigeants des pays consommateurs qui pour des raisons politiques internes la montrent du doigt dès que les prix sont à la hausse. Toutefois, au vu de la chute des prix constatée ces dernières semaines, la conférence a convenu selon le communiqué que les pays membres prendraient les mesures nécessaires pour s'assurer que l'offre et la demande sont demeurés dans l'équilibre avec des prix à des niveaux raisonnables en assurant au marché les volumes nécessaires. « L'Organisation va continuer à prendre les devants en soutenant la stabilité du marché » et ses membres « prendront les mesures nécessaires pour s'assurer que l'offre et la demande demeurent équilibrées avec des cours à des niveaux raisonnables et fournir les volumes requis par le marché ». Cette disposition indique que l'Opep n'exclut pas une réduction de la production dans les mois qui viennent. A ce propos, selon le communiqué qui a sanctionné les travaux, la conférence a souligné sa détermination à s'assurer que les prix du pétrole brut demeurent à des niveaux acceptables et les pays membres ont souligné leur volonté de répondre rapidement à tous les développements qui pourraient compromettre leurs interêts. Si la conférence n'a pas prévu de tenir une autre réunion extraordinaire avant celle qu'elle teindra à Abuja au Nigeria le 14 décembre, elle a par contre laissé la possibilité au président en exercice, le Nigérian Edmund Daukuru, de convoquer une réunion si c'est nécessaire. En clair, l'Opep se tient prête à envisager une réunion qui discuterait d'une réduction de la production sans toutefois préciser le seuil du prix du baril à partir duquel cette hypothèse s'avérerait nécessaire. De son côté, le ministre du Pétrole du Venezuela a évoqué un baril à 60 dollars. Mais aucun chiffre officiel n'a été avancé par la conférence.Le recul des prix constaté ces dernières semaines survient après que le marché a considéré qu'il ne subsistait plus d'inquiétudes dans l'approvisionnement en essence aux Etats-Unis. L'étalement en longueur des négociations entre l'Iran et les pays occidentaux sur le différend nucléaire a fait aussi reculer la crainte d'un conflit qui mettrait en danger les approvisionnements pétroliers en provenance du Moyen-Orient.Le calme observé dans le golfe du Mexique en pleine saison des ouragans a été un autre facteur baissier. Sur les marchés, les prix du pétrole poursuivaient leur baisse. A New York, le light sweet crude était coté à 65,10 dollars le baril vers 16h GMT après avoir reculé à 64,85 dollars., tandis que le brent à Londres était coté à 64,12 dollars le baril après avoir reculé en dessous de 64 dollars à 63,97 dollars. Les prix sont revenus à leur niveau d'il y a six mois environ.