Des dizaines de chefs de familles sinistrées suite au séisme de mai 2003, venus des communes de Bordj Menaïel, Cap Djinet, Issers, Chabet El Ameur, se sont rassemblés hier devant le siège de la wilaya de Boumerdès. Ils protestent contre le retard mis pour leur prise en charge par les pouvoirs publics. Certains – particulièrement ceux de la commune de Bordj Menaïel, classés dans la catégorie de sinistrés « fiches éclatées », c'est-à-dire les fiches porteuses de plus de deux pères familles résidant dans la même bâtisse à la survenue du séisme – réclament « des logements au même titre que nos concitoyens des autres localités ». « L'ex-wali nous a promis, lors d'une réunion, le 3 février 2007, de régler notre problème après le relogement des sinistrés propriétaires et des locataires légaux. Mais rien n'est fait pour nous alors que ceux des autres communes, à l'instar de Boudouaou et Khemis El Khechna, ont été relogés », nous dira l'un d'entre eux. Les représentants cette catégorie de sinistrés disent : « 18 d'entre nous n'ont pas encore perçu l'aide de 20 millions de centimes accordée par l'Etat pour la réinstallation des sinistrés. » D'autres citoyens ayant pris part au rassemblement demandent « le versement des 5e et 6e tranches de l'aide au loyer, promise par le ministère de la Solidarité nationale après la catastrophe et qui est valable jusqu'au jour de (leur) relogement ». Ces derniers disent avoir été relogés en 2007. Mais ils réclament les arriérés desdites aides (90 000 DA par tranche) qu'ils devaient encaisser en 2006. Beaucoup d'entre eux soupçonnent « un détournement de ces aides ». Ils déclarent que de nombreuses personnes se sont enrichies suite à cette catastrophe, sans que l'Etat ne fasse le moindre geste pour faire la lumière sur la gestion du dossier du séisme dans la wilaya. Aujourd'hui, le sort de ces aides revient sur toutes les lèvres et suscite moult interrogations parmi les sinistrés. Le PV de la réunion regroupant l'ex-wali de Boumerdès avec des membres de l'association Solidarité de Bordj Menaïel, le 3 février 2007, rapporte que le wali reconnaissait que « les appels de fonds ont été faits pour toutes les tranches restantes jusqu'au 13 novembre 2006, mais rien ne nous est parvenu jusque-là ». D'autres sinistrés ont manifesté leur mécontentement ces derniers mois. Tout récemment, 16 pères de famille – qui étaient locataires au moment du séisme – habitant actuellement le site des chalets n°1 du Figuier, ont fermé le siège de la daïra de Boumerdès pour réclamer leur relogement. Les citoyens se sont insurgés contre « les fausses promesses et le refus caractérisé de procéder à notre relogement en tant que sinistrés ». Ils soulignaient que « les solutions envisagées lors de la rencontre avec le wali le 22 septembre dernier n'ont pas été appliquées ».