Faites attention enfants de Ghaza », crie Anissa du fond du puits. « Le monstre est vraiment très dangereux ! Il possède sept têtes, que vous devez couper l'une après l'autre ! Vous êtes courageux enfants de Ghaza, vous êtes les plus grands héros de notre pays, les plus grands de tous les pays réunis ! Les plus grands de tous les temps ! » Fabuleuse histoire que celle de « Anis et Anissa », que Saddek et Sabine Kebir nous invite à savourer aujourd'hui au théâtre régional de Constantine. Une création dédiée aux enfants palestiniens dans le cadre de la manifestation « El Qods, capitale de la culture arabe ». Coproduction entre le TRC et les éditions Lalla Moulati, Anis et Anissa n'est autre que l'adaptation du célèbre conte populaire Bagrat Litama, que les comédiens de la troupe Maraya, composée d'étudiants et étudiantes déclameront en arabe classique. A noter que le théâtre chanté est un genre nouveau en Algérie. C'est une oeuvre féerique, rehaussée par un accord musical composé par deux jeunes musiciennes au clavier et violon, avec une prestation exécutée avec brio par la jeune troupe. Certains morceaux ont été au-delà de la beauté des mots et de l'image, disant toute la souffrance et la douleur des petits martyrs de Ghaza. L'œuvre de Saddek et Sabine Kebir se fait l'écho de la tourmente de tout un peuple livré à la barbarie d'Israel. Des séances de lecture de la pièce théâtrale se sont déroulées, mardi et mercredi, en arabe, tamazight et français au TRC dans une atmosphère émouvante. Les deux frère et sœur, Anis et Anissa, relatent le rêve de lendemains meilleurs.