Les 15 suspects, tous de nationalité algérienne, sont poursuivis notamment pour «création d'un groupe armé terroriste», «prise d'otage» et «assassinat avec préméditation», a précisé cette source. Parmi eux, figure Abdelmalek Gouri, dit Khaled Abou Souleïmane, 37 ans, chef de Jund Al Khilafah, le groupe qui a revendiqué l'assassinat d'Hervé Gourdel. L'autre principal suspect est son bras droit Abdallah Abou Meriem. Les 13 autres membres de ce groupe avaient rejoint les rangs des islamistes armés durant les années 1990 en pleine guerre civile en Algérie. Les autorités algériennes avaient annoncé mardi avoir identifié des auteurs du rapt. L'enquête a été confiée à une juridiction d'Alger spécialisée dans les affaires de terrorisme et de crime organisé. A Paris, une information judiciaire a été parallèlement ouverte sur cette affaire. Hervé Gourdel, un guide de haute montagne de 55 ans, avait été enlevé le 21 septembre à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger par Jund Al Khilafah. Ce dernier l'a ensuite décapité en représailles, selon lui, à l'engagement de la France aux côtés des Etats-Unis dans les frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak. Jund Al Khilafah avait surgi sur la scène djihadiste fin août en publiant un communiqué annonçant avoir quitté Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), dénoncée pour sa «déviance» et fait allégeance à l'EI, selon le texte. Le groupe est composé essentiellement d'anciens éléments d'AQMI actifs dans la région d'Alger et en Kabylie, selon une source sécuritaire. Le groupe a été créé par Abdelmalek Gouri, un ancien bras droit de Abdelmalek Droukdel, chef d'AQMI. Il faisait partie d'une phalange d'AQMI à l'origine des attentats-suicide contre le Palais du gouvernement et un bâtiment de l'ONU en 2007 à Alger. Gouri serait également derrière l'attaque qui a coûté la vie à 11 soldats en avril dernier à Iboudrarène, dans la même zone où a eu lieu l'enlèvement d'Hervé Gourdel.