La loi n° 90-08 du 7 avril 1990 relative à la wilaya et la loi n° 11-10 du 22 juin 2011 relative à la commune imposent, respectivement, aux Assemblées populaires de wilaya et aux Assemblées populaires communales de se doter de commissions permanentes chargées des affaires culturelles dans le but de gérer directement, ou indirectement via des établissements qu'elles peuvent créer, les affaires culturelles dans leurs territoires de compétence. La wilaya d'Alger a, par exemple, choisi de créer un établissement indépendant qui gère les structures culturelles dont la ville est propriétaire. Au niveau communal, les APC d'Alger-Centre et celle de Sidi M'hamed, dont elles aussi ont créé des établissements (des EPIC) à qui elles ont confié la gestion des structures culturelles qu'elles possèdent. Certes, l'action des collectivités locales reste limitée par rapport à celle du ministère de la Culture, mais les exemples cités plus haut des établissements indépendants créés par les APW et APC ont réussi à générer une offre culturelle alternative aux citoyens. Ces établissements sont d'ailleurs mal vus par le ministère de la Culture. Mais la majorité des APW et des APC se contente des commissions chargées des affaires culturelles, appelées communément «services culturels», souvent par manque d'infrastructures et de moyens financiers. L'un des échecs les plus cuisants du ministère de la Culture est son incapacité de récupérer les salles de cinéma des mains des collectivités locales. Ces dernières possèdent 232 salles des 318 recensées à travers le territoire national, dont la plus grande majorité est fermée ou destinée à des activités qui n'ont aucun lien avec la culture. En 2013, le ministère de la Culture a annoncé qu'il allait récupérer l'ensemble des salles par la force de la loi, une manière de spolier légalement les collectivités locales pour élargir son cercle d'hégémonie, mais heureusement que cela ne s'est pas fait. Certes, la majorité de ces salles sont dans un état catastrophique, mais ce n'est point la faute des APW et des APC. Ces dernières sont, pour la plupart, à l'image du régime qui les a installées, lequel régime a activement procédé à l'étranglement de la société civile, seule force capable de mettre la pression sur les «élus» pour les pousser à retaper les salles de cinéma et autres espaces culturels restés otages de l'incompétence des pouvoirs publics.