L'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme a été, jeudi dernier, au menu du Congrès américain. « La coopération antiterroriste avec l'Algérie sert les intérêts des Etats-Unis », a indiqué le président de la sous-commission de terrorisme international et de non-prolifération, Edward R. Royce. Passant en revue une coopération déjà amorcée, de nombreux experts se sont succédé devant les membres de cette sous-commission pour mettre l'accent sur les enseignements que les Américains peuvent tirer de l'expérience algérienne. La disponibilité de l'Algérie à coopérer avec le gouvernement américain au lendemain des attentats de New York et Washington, notamment à travers l'échange d'informations, a été rappelée par Lorne W. Carner de l'International Republican Institute (IRI). « Le gouvernement algérien disposait d'informations utiles qu'il a partagées avec les Etats-Unis après les attaques du World Trade Center et du Pentagone », a-t-il précisé. Parallèlement à cet aspect-là, les experts américains ont examiné les réformes politiques engagées par l'Algérie, notamment à travers le prisme de l'élection présidentielle du 8 avril 2004. « L'Algérie a beaucoup avancé par rapport aux autres pays arabes en matière de pratiques démocratiques », a estimé M. Carner. Selon Leslie Campbell, directeur de la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient auprès du National Democratic Institute (NDI), la situation sécuritaire de l'Algérie « s'est grandement améliorée grâce notamment aux efforts des forces de sécurité et aux simples citoyens ainsi qu'aux négociations et engagements politiques avec des groupes terroristes qui ont fini par déposer les armes ». Les experts américains considèrent que les groupes terroristes algériens, notamment les GIA et le GSPC, font partie de la même mouvance qu'Al Qaîda. Le sous-directeur de Investigative Project, Lorenzo Vidino, a mis l'accent sur « la politique équilibrée » du gouvernement algérien, qui a su faire la différence entre les islamistes modérés et les islamistes radicaux, citant au passage le cas du MSP. « Tandis qu'il est important d'user de la force à l'encontre de ceux qui prônent la violence, il est également nécessaire d'engager le dialogue avec les forces modérées en évitant la confrontation avec tous les mouvements islamistes dans le Moyen-Orient », a suggéré M. Vidino. Cette séance du Congrès américain intervient quelques jours après la publication par le département d'Etat américain du rapport 2004 sur l'état des droits de l'homme dans le monde. S'agissant de l'Algérie, le rapport insiste sur la régularité du scrutin du 8 avril 2004, qui a vu la réélection du président Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat. Il relève, en revanche, de nombreuses défaillances, notamment pour ce qui a trait aux personnes disparues durant la décennie noire, dont le sort n'est toujours pas connu, et aux restrictions en matière de liberté d'expression et d'association.